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TURNER (exposition)

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L'intelligence de l'analyse

L'analyse était également subtilement présente. D'abord dans le choix même des peintures et parmi elles les tableaux manifestes, pas forcément d'ailleurs les plus célèbres, même si la plupart étaient bien là, du Naufrage (1805) à Tempête de neige : Hannibal franchissant les Alpes (1812), de Mortlake Terrace (1827) à Staffa, la grotte de Fingal (1832), des deux Incendie du Parlement à La Paix. Enterrement en mer (1842), Le Soir du Déluge (1843) et Le Matin après le Déluge (1843), avec bien entendu Waterloo (1818) et le moins connu Trafalgar (1808 et 1823), sans oublier les vues de Venise. L'évolution stylistique de Turner, sensible aussi bien dans la forme que dans le sujet, était ainsi rendue apparente, mais aussi bien la cohérence de chacune des étapes de sa création, dans une constante confrontation thématique. Le processus créatif de l'artiste dans le détail était certes quelque peu laissé de côté, même s'il n'était pas totalement ignoré. Peut-être aurait-on désiré, en dehors de la riche présentation des œuvres prenant pour thème l'incendie du Parlement, qu'un dossier complet fût rassemblé autour d'un seul tableau, réunissant croquis, esquisses et œuvres en rapport, ou bien qu'un même sujet ayant été abordé au cours du temps (comme les Alpes, par exemple, ou Venise), et dans différentes techniques, fût isolé au sein d'un parcours autrement trop linéaire. Pour qui connaissait quelque peu l'abondante littérature suscitée par Turner apparaissaient toutefois en filigrane d'autres thématiques : Turner politique, Turner et la société de son temps, en dialogue avec les artistes contemporains et avec ceux du passé, le Turner commercial, le philosophe et l'écrivain… Le propos n'était pas là principalement, même s'il était enrichi de toutes les études publiées antérieurement. Le catalogue était l'exact reflet de cette démarche, avec des notices volontairement très allégées, peut-être trop d'ailleurs, et des réflexions plus poussées renvoyées à quelques textes introductifs ou conclusifs, dont certains mériteraient d'être ultérieurement davantage développés, ainsi sur Turner et l'Amérique. Des deux côtés de l'Atlantique, il y aura encore matière à d'autres expositions consacrées à Turner…

— Barthélémy JOBERT

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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Pour citer cet article

Barthélémy JOBERT. TURNER (exposition) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 06/04/2018