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TSIMSHIAN

Indiens de la côte Pacifique du nord-ouest de l'Amérique du Nord (Colombie-Britannique), les Tsimshian étaient divisés en quatorze tribus établies dans l'une des plus riches régions de la côte. Leurs villages d'hiver étaient composés de grandes maisons de planches et plusieurs familles alliées vivaient dans une même demeure. Le chef et sa famille occupaient le fond de celle-ci, les autres individus étaient logés suivant leur rang. Tous les habitants s'ingéniaient à apporter à la belle saison le plus de nourriture possible dans la maison, car l'hiver était consacré à la vie sociale et cérémonielle. Ces maisons étaient le symbole de la richesse de leur propriétaire. Au printemps, ils quittaient le village pour aller pêcher le poisson-chandelle ; ils échangeaient avec les Tlingit et les Haïda la graisse qu'ils tiraient en abondance de cette provende contre de grands canoës faits dans des troncs d'arbre, contre du tabac et contre des plaques de cuivre. Plus tard, ils pêchaient le flétan et le saumon dont ils devaient se nourrir à la mauvaise saison, tandis que les femmes allaient cueillir des baies et des fruits.

Chaque tribu était divisée en quatre clans exogamiques matrilinéaires : les clans du loup, de l'aigle, du poisson et du corbeau. Tous les membres d'un clan se considéraient comme des parents et occupaient un rang déterminé les uns par rapport aux autres, depuis le chef jusqu'au plus pauvre. Cette hiérarchie entraînait divers styles de comportement, dont l'observance prenait la valeur d'une étiquette. Tous les membres du clan possédaient en commun certains terrains de pêche, des maisons, des campements et divers traits spécifiques portant sur des noms ou des titres cérémoniels, des noms de maison, des danses, des chansons et des emblèmes.

Dans le système matrilinéaire en vigueur chez les Tsimshian, les garçons étaient élevés par leurs parents jusqu'à l'âge de dix ans, puis ils allaient vivre chez leur oncle maternel dont ils devaient hériter.

Le potlatch était particulièrement fréquent et prenait des dimensions considérables chez les Tsimshian du fait de leur opulence. Il marquait les grandes étapes de la vie, notamment l'intronisation d'un héritier.

Les Tsimshian étaient considérés comme de brillants artistes, tout comme leurs voisins les Haïda. Ils excellaient surtout dans la sculpture des totems, des boîtes et des coiffures de chefs. Ces sculptures représentent les animaux du clan d'une manière très conventionnelle, que F. Boas, dans Primitive Art (1927), a qualifiée de « représentation dédoublée » (split representation) et que Claude Lévi-Strauss (Anthropologie structurale, 1958) a mise en rapport avec l'art de la Chine archaïque.

Le recensement canadien de 2001 faisait état de 3 425 Coast Tsimshian. Moins d'un quart d'entre eux parlent encore leur langue aborigène.

— Agnès LEHUEN

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Classification

Pour citer cet article

Agnès LEHUEN. TSIMSHIAN [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • MASQUES - Le masque en Amérique

    • Écrit par Christian DUVERGER
    • 3 660 mots
    • 2 médias
    ... britannique, a abrité des cultures amérindiennes qui ont développé au xixe siècle un art extrêmement élaboré où le masque tient une place de choix ; ces tribus, du nord au sud, sont les Tlingit, les Haïda, les Tsimshian, les Bella Coola, les Kwakiutl, les Nootka et les Salish.
  • MYTHE - Approche ethnosociologique

    • Écrit par Pierre SMITH
    • 3 714 mots
    ...comprendre quelque chose aux mythes des sociétés exotiques, pénétrer dans l'intimité de leur univers mental. Pour analyser par exemple un mythe des Indiens Tsimshian (Colombie britannique) où le héros, Asdiwal, effectue un périple qui lui fait parcourir aussi bien l'aire géographique propre à cette ...

Voir aussi