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BACH THOMAS (1953- )

Vers la présidence du C.I.O.

En 1991, Thomas Bach est fait membre à part entière du C.I.O. Travailleur, polyglotte (il parle cinq langues), sérieux, il évolue avec aisance au sein de l’organisation, dont il gravit rapidement les échelons. Il intègre de nombreuses commissions du C.I.O. : marketing (1992), commission juridique (1993), collectionneurs olympiques (1994), sport et droit (1995), mouvement olympique (1996)… Élu membre de la puissante commission exécutive en 1996, il devient rapidement un pilier de celle-ci. Son ascension se poursuit et paraît fulgurante : il est élu vice-président du C.I.O. en 2000 – il sera réélu en 2006, puis en 2010. En 2006, il est le président-fondateur de la Confédération allemande des sports olympiques, issue de la fusion de la Confédération des sports et du Comité national olympique. Il fait de cet organisme très important, qui gère 28 millions de membres, 91 000 clubs et 98 fédérations sportives, un pôle de première grandeur. Toujours en 2006, il siège au conseil de surveillance de la Coupe du monde de football organisée en Allemagne. Thomas Bach est donc présent partout ; il tisse des réseaux, se fait des relations… Jacques Rogge, en poste depuis 2001, craint même un moment qu’il se présente contre lui à la présidence du C.I.O. en 2009.

Mais Thomas Bach préfère attendre son heure et 2013. Bien avant l’annonce officielle de sa candidature, le 9 mai 2013, il entre discrètement en campagne. Président de Ghorfa, la chambre de commerce germano-arabe, il reçoit le soutien primordial et sans réserve du Koweïtien Ahmad al-Fahd al-Sabah, ancien président de l’O.P.E.P., président de l’importante commission de la solidarité olympique, laquelle gère la redistribution des droits de retransmission télévisée des Jeux, et de l’influente Association des comités olympiques nationaux. Il rallie également à sa cause l’Autrichien Marius Vizer, président de la Fédération internationale de judo, élu en mai 2013 président de SportAccord, le groupement des Fédérations sportives internationales. L’appui de ces deux hommes forts du mouvement sportif mondial fait de lui le grand favori pour succéder à Jacques Rogge à la tête du C.I.O., même si certains, dont le Suisse Denis Oswald, également candidat, critiquent les relations étroites qu’il entretient avec le monde des affaires.

Le 10 septembre 2013, à Buenos Aires, à l’occasion de la cent vingt-cinquième session du C.I.O., opposé à Richard Carrión (Porto Rico), Ng Ser Miang (Singapour), Denis Oswald (Suisse), Sergueï Bubka (Ukraine) et Wu Ching-kuo (Taïwan), Thomas Bach est élu président du C.I.O. au deuxième tour de scrutin, avec 49 voix sur 93, pour un mandat de huit ans. Le 17 septembre, il succède officiellement à Jacques Rogge. Il prend les rênes d’une organisation prospère (683 millions d’euros en caisse), et son art du compromis devrait lui permettre d’en préserver l’unité et la puissance.

— Pierre LAGRUE

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

Classification

Pour citer cet article

Pierre LAGRUE. BACH THOMAS (1953- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Thomas Bach - crédits : Picture alliance/ Getty Images

Thomas Bach

Autres références

  • JEUX OLYMPIQUES

    • Écrit par Jean DURRY, Universalis, Pierre LAGRUE, Alain LUNZENFICHTER
    • 15 675 mots
    • 12 médias
    ...Rogge succède à Juan Antonio Samaranch, le 16 juillet 2001, le CIO est devenu une entreprise gérée comme une multinationale et un pôle d'influence diplomatique et financier incontournable, ce qui est toujours vrai lorsque l’Allemand Thomas Bach prend la suite de Jacques Rogge, le 17 septembre 2013.

Voir aussi