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ŚVETĀMBARA

Une des deux sectes principales du jaïnisme — l'autre étant celle des digambaras — entre lesquelles, à la suite d'une dissension très ancienne (sans doute vers le ~ iiie s.), éclata un schisme définitif en 79 (en 83 selon les śvetāmbaras). Les divergences portèrent d'abord sur la question de la propriété monastique et du port du vêtement ; les digambaras, ou les « nus », soutenant que la nudité était une condition indispensable pour arriver à la délivrance ou mokśa, tandis que les śvetāmbaras, moins rigoristes, en étaient venus à porter un vêtement blanc (śvetāmbara, en sanskrit : « vêtus de blanc »).

Ces derniers, qui constituaient d'abord le groupe septentrional de la communauté jaïna et s'étaient ensuite répandus dans toute l'Inde du Nord et du Centre, se trouvent aujourd'hui, pour la plupart, dans le Gujarāt et à l'ouest du Rājasthān. Certaines sculptures kushana qui représentent nus des tīrthamkaras, ou sauveurs jaïns, portent des inscriptions qui semblent indiquer que les śvetāmbaras continuèrent pendant quelque temps à vénérer des images de personnages nus. La représentation la plus ancienne que l'on connaisse d'un tīrthamkara au torse nu provient d'Akota, dans le Gujarāt ; on la fait remonter à la fin du ve ou au vie siècle. Comme c'est de cette époque également que date le dernier concile réuni à Valabhī, certains érudits ont émis l'opinion que cette assemblée marqua, dans l'histoire du schisme entre les deux sectes, un point de non-retour : le concile, en effet, fixa la rédaction définitive du canon śvetāmbara. On attribue de même à ce concile l'établissement définitif du canon śvetāmbara qui est appelé āgama, ou siddhānta, ou ganipidaka (« corbeille des maîtres ») et qui, selon la tradition, est composé de douze aṅga ou « membres » principaux, le douzième cependant étant illusoire, car il était déjà perdu depuis longtemps.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. ŚVETĀMBARA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • INDE (Arts et culture) - Les doctrines philosophiques et religieuses

    • Écrit par Jean FILLIOZAT
    • 16 660 mots
    • 3 médias
    ...d'exégèse et d'exposé doctrinal, écrits en un autre prâkrit, la śaurasenī, ou en sanskrit. Deux écoles principales, celle des Digambara et celle des Śvetāmbara (« Ceux qui sont vêtus d'espace », c'est-à-dire nus, et « Ceux qui sont vêtus de blanc »), se sont d'ailleurs distinguées, élaborant des canons...
  • INDE (Arts et culture) - L'art

    • Écrit par Raïssa BRÉGEAT, Marie-Thérèse de MALLMANN, Rita RÉGNIER
    • 49 040 mots
    • 67 médias
    ...dernier, à celle d'un lion ; Pārśvanātha, le vingt-troisième, caractérisé par un serpent, est en outre surmonté d'un chaperon ophiomorphe à sept têtes. Pour certains Tīrthaṃkara, les symboles diffèrent selon les sectes, appelées respectivementŚvetāmbara (Vêtu de blanc) ou Digambara (Vêtu d'espace).
  • JINISME ou JAÏNISME

    • Écrit par Colette CAILLAT, Marie-Simone RENOU
    • 5 709 mots
    ...religieuses, elles préparèrent le schisme qui, en 79 après J.-C., devait consacrer la scission de la communauté entre digambara, les « nus », et śvetāmbara, les « blancs ». Cette scission était peut-être déjà en puissance au temps de Mahāvīra, lorsque les disciples de Pārśva se soumirent à sa...

Voir aussi