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WOLFRAM STEPHEN (1959- )

Physicien britannique, né le 29 août 1959 à Londres.

Fils d'un romancier et d'une professeur de philosophie à l'université d'Oxford, Stephen Wolfram étudie au collège d'Eton et n'a que quinze ans lorsque paraît son premier article scientifique. Il poursuit ses études à l'université d'Oxford, puis à l'Institut de technologie de Californie où il obtient un doctorat en physique théorique en 1979. Il devient le plus jeune récipiendaire du prix MacArthur en 1981. La même année, il se fixe pour objectif une explication de la complexité de la nature. Durant cette décennie, il publie une série d'articles célèbres sur ce qu'il surnomme la « recherche sur les systèmes complexes ». Il occupe divers postes à l'Institut des études avancées de l'université de Princeton et à l'université de l'Illinois.

Avec quelque impertinence, on peut lui trouver un comportement délibérément arrogant vis-à-vis de ses propres travaux. De fait, Wolfram supporte mal la façon qu'ont ses pairs de se servir de ses découvertes comme point de départ des leurs. Déterminé à articuler lui-même ses théories, il quitte les cercles académiques et fonde sa propre entreprise, la Wolfram Research Inc. Celle-ci vend un programme conçu par lui-même, permettant à tout un chacun de réaliser des calculs mathématiques complexes sur ordinateur personnel. Devenu riche grâce à la vente du logiciel, il peut autofinancer ses recherches. Au début de l'année 1991, Stephen Wolfram commence à partager son temps entre la direction de son entreprise et sa tentative d'élaborer une nouvelle science.

Après dix ans de recherches menées en solitaire, il autopublie ses résultats dans un ouvrage de plus de 1 000 pages intitulé A New Kind of Science (2002). Ayant constaté que les équations mathématiques ne permettent pas de décrypter les secrets du monde naturel, il pose comme postulat que la complexité de la nature est mieux comprise à travers l'étude de modèles développés à l'aide de programmes informatiques qui exécutent de manière répétitive des instructions simples dans une grille de cellules noires et blanches. Ce processus aboutit à créer des schémas complexes reproduisant la façon dont les schémas d'origine naturelle évoluent. Wolfram pense que cette approche, connue sous le nom d'automates cellulaires, peut être appliquée à toutes les disciplines scientifiques, qu'il s'agisse des prévisions météorologiques, de la croissance d'organismes artificiels, du comportement de la Bourse ou de la compréhension des origines de l'Univers. Il soutient que la nature se comporte comme un ordinateur.

Lors de la sortie de son ouvrage, les réactions sont naturellement mitigées. D'un point de vue purement scientifique, les réponses des observateurs couvrent un large spectre. Certains, déjà engagés dans le domaine des automates cellulaires, accueillent avec chaleur les éclairages apportés par ce livre et les nouvelles preuves des théories de Wolfram. D'autres suggèrent que, pris dans son intégralité, son ouvrage n'apporte rien de nouveau. Le fait que cet homme soit perçu dans le milieu académique comme un « traître » à sa corporation et qu'il ait assuré lui-même la promotion de son ouvrage a certainement affecté la manière dont celui-ci a été accueilli. Quoi qu'il en soit, il semble que l'impact des idées radicales de Stephen Wolfram ne sera pas compris avant longtemps.

— Anthony G. CRAINE

— Universalis

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Écrit par

  • : chercheur indépendant
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Anthony G. CRAINE et Universalis. WOLFRAM STEPHEN (1959- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AUTOMATES CELLULAIRES

    • Écrit par Philippe COLLARD
    • 2 345 mots
    ...tard, dans les années 1970, que les A.C. ont été vulgarisés par les travaux du mathématicien John Horton Conway avec le fameux « jeu de la vie ». Les automates unidimensionnels ont, pour leur part, été popularisés par Stephen Wolfram au milieu des années 1980. Depuis leur introduction, les A.C....

Voir aussi