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RÉVEIL D'AZUZA STREET

Le Mouvement de sanctification (Holiness Movement), né au sein des Églises protestantes des États-Unis à la fin du xixe siècle, insistait sur le baptême de l'Esprit après la conversion : seule une expérience vécue d'illumination donnait l'assurance du salut. Les signes de cette « nouvelle naissance » étaient très débattues. Charles Fox Parham (1873-1929), prédicateur d'origine méthodiste, fit du « parler en langues » (glossolalie) l'unique preuve du baptême, à la suite de l'expérience qu'aurait eue l'une de ses fidèles dans la nuit de la Saint-Sylvestre 1900 à Topeka (Kansas). Mais ce retour à l'effusion de la Pentecôte originelle (Actes, 2, 4) avait ses limites : selon Parham, ségrégationniste, il ne concernait que la race élue anglo-saxonne, descendante des dix tribus perdues d'Israël. William Joseph Seymour (1870-1922), prédicateur noir qui avait écouté Parham à Houston en 1905, universalisera la doctrine. Anxieusement attendu, le « don » arriva enfin chez l'un de ses auditeurs noirs, le 9 avril 1906, à Los Angeles. Il fondait aussitôt une assemblée, au 312 Azuza Street, où affluèrent pendant des années des centaines de fidèles exaltés, sans distinction de race ou de condition, au grand scandale de Parham et des Églises établies. Le « Réveil d'Azuza Street » lança le pentecôtisme à travers le monde ; il s'implantait dès 1910 au Brésil, puis gagnait l'Europe. Il ne parvint cependant pas à surmonter le ségrégationnisme aux États-Unis : la principale de ses dénominations, les Assemblées de Dieu, constituée en 1914, est exclusivement blanche.

— Christian HERMANSEN

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Christian HERMANSEN. RÉVEIL D'AZUZA STREET [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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