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PEYNET RAYMOND (1908-1999)

Le dessinateur Raymond Peynet est né à Paris le 16 novembre 1908. Il était selon ses propres termes « fils de bistrotier », dans la tradition des Auvergnats de Paris. À seize ans il entre à l'école d'arts appliqués Germain-Pilon, où il choisit le dessin publicitaire. En 1926, pour son premier emploi, il dessine des bouquets de fleurs sur les étiquettes de flacons de parfums (Quelques Fleurs Cheramy).

En 1927, il est embauché chez Tolmer, une maison d'éditions publicitaires. Parallèlement, il produit quelques dessins d'humour, dont le premier paraît dans The Boulevardier, un mensuel anglais édité à Paris pour les citoyens britanniques. Il collabore ensuite à Ric et Rac, au Rire, au Journal, etc. Marié en 1930, il ouvre sa propre agence avec sa femme Denise Damour. Outre des documents publicitaires, il dessine des décors de théâtre mais, en 1939, quitte Paris, pour s'installer ensuite en zone libre, à Brassac-les-Mines, en Auvergne. Après l'armistice, il dessine à nouveau pour Ric et Rac, établi à Clermont-Ferrand ; il illustre également plusieurs livres (Un chapeau de paille d'Italie de Labiche, On ne badine pas avec l'amour de Musset ou Le Bal des voleurs d’Anouilh).

De cette époque date l'invention du poète amoureux, un moment charnière dans la carrière de Peynet. Ce motif était né dans Ric et Rac, pendant l'Occupation. Dans sa version originelle, le dessin représente un kiosque à musique, abandonné par ses musiciens qui partent, instrument sous le bras, à la nuit tombante. Seul un violoniste, un peu ébahi, continue à jouer. Le titre mentionne Symphonie inachevée et dans la légende le jeune homme s'adresse aux musiciens : « Vous pouvez partir tranquilles, j'achèverai bien tout seul !... » Après l'ajout, en 1942, d'une jeune spectatrice pour tout public, le dessin, qui représente le jardin public de Valence, est intitulé Les Amoureux de Peynet. Ce thème incarnant la grâce innocente d’un jeune couple à jamais amoureux fera l’objet d'un timbre-poste, édité en 1985, à l'occasion de la Saint-Valentin. Quant à l'édicule du jardin de Valence, devenu Kiosque des amoureux de Peynet, et classé monument historique en 1982, il figurera en 2000 sur un timbre-poste de format peintre, gravé en taille-douce, récompensé par le Cérès du plus beau timbre de l’année et par celui du meilleur graveur.

De retour à Paris en 1945, Peynet reprend ses activités de dessinateur, de publicitaire, d'humoriste et de décorateur de théâtre. Mais le succès de ses Amoureux, en contraste avec le couple grotesque de Dubout, en vogue à la même époque, l'installe pour toujours dans ce registre. Au début des années 1950, Les Amoureux paraissent dans des revues comme Elle, Ici-Paris, Paris-Match, Marie-France et sur des affiches de publicité pour Air France, les Galeries Lafayette ou la Loterie nationale. La vaisselle de porcelaine Rosenthal en Bavière, les bijoux Murat, des foulards sont illustrés par le gentil couple désormais légendaire. Au milieu des années 1950, une poupée en mousse de latex mise au point par la société Technigom sera vendue, succès stupéfiant, à quatre millions d'exemplaires. De 1952 à 1975, Les Amoureux représentent une certaine image de la France – au point que Georges Brassens avoua s'être inspiré des personnages de son ami dessinateur pour la chanson Les Amoureux des bancs publics (1953), créée la même année que Les Amoureux de papier de Charles Aznavour, interprétée par Marcel Amont.

Peynet est également l'auteur d'environ deux cents affiches. De nombreux recueils de ses dessins ont été publiés, variations sur le même sujet – Avec les yeux de l’amour (1967), Si on s’aimait (1970) et Comme je t’aime (1971), Parler d’amour avec tendresse (1975) puis Les Amoureux (1984), ainsi que De tout cœur (1987,[...]

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Nelly FEUERHAHN. PEYNET RAYMOND (1908-1999) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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