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PYROCLASTIQUES ROCHES ou PYROCLASTITES

Les éruptions volcaniques se caractérisent par des dégagements gazeux et par l'émission de matériaux presque toujours silicatés plus ou moins fluides. Ceux-ci peuvent s'écouler sous forme de laves ; ils peuvent aussi être dissociés sous l'effet de l'expansion des gaz, en donnant des produits très variés que l'on groupe sous le terme général de roches pyroclastiques, ou, plus brièvement, sous le nom de pyroclastites (π̃υρ, « feu », et κλαστ́ος, « brisé »). Ces produits, une fois émis, peuvent s'agglomérer, être consolidés par un ciment ou demeurer sous forme de débris meubles, plus ou moins vulnérables vis-à-vis de l'altération météorique.

Les matériaux pyroclastiques non consolidés

Les produits de projection qui retombent au sol et restent bien individualisés sont parfois appelés « tephras ». On les rencontre, en proportions très variables, dans les types de dynamisme classiques, et ils sont particulièrement abondants dans les cônes et les stratovolcans. Bien qu'il s'agisse typiquement de roches détritiques, on n'a jamais utilisé pour les décrire la nomenclature des sédimentologistes (rudites, arénites, etc.) et l'on conserve une terminologie fondée à la fois sur des caractères granulométriques et sur des considérations génétiques.

Les cendres, poussières, sables (ashes) sont constitués de fragments de lave pulvérisée, trempés sous forme vitreuse, en principe d'une taille inférieure à 4 mm. Leur coloration, très variable, dépend essentiellement de la teneur en fer et du degré d'oxydation. On peut en rapprocher les « cheveux de Pélé » des volcans hawaïens, qui se présentent comme des fils étirés assez analogues à la laine de verre, et les « gouttes de pluie » qui résultent de l'agglomération de poussières autour d'un noyau humide.

Les lapilli et escarbilles (cinders) sont des fragments compris entre 4 et 32 mm, formés le plus souvent par de la lave bulleuse, mais parfois aussi par des cristaux expulsés du magma sans fragmentation, ainsi que par des débris des roches antérieurement consolidées.

Les bombes et les blocs, de taille toujours supérieure à 32 mm, peuvent atteindre des masses de plusieurs dizaines de tonnes. On réserve plutôt le terme de blocs aux fragments projetés à l'état solide et celui de bombes aux éléments encore fluides, mais cette distinction est assez subjective dans le cas des magmas très visqueux. Les « bombes en fuseau » ont acquis leur forme typique en tournoyant au cours de leur trajectoire : elles correspondent à des basaltes assez fluides et contiennent parfois en leur centre des nodules de péridotites ou d'autres inclusions. Très souvent, les lambeaux de lave de ce type retombent en s'aplatissant et forment les « bombes en galette » ou en « bouse de vache ». Lorsque le magma est plus visqueux, l'expansion des gaz qui se poursuit dans la partie centrale peut entraîner la rupture de la partie superficielle figée au contact de l'air ; ce sont les « bombes en croûte de pain » ; assez caractéristiques du dynamisme vulcanien.

Les termes scories et ponces, d'emploi très courant, sont en fait, comme les précédents, assez mal définis. La plupart des volcanologues qualifient de scories des éléments de lave vésiculeuse, sans forme particulière. Elles se constituent par projection au niveau de la cheminée, mais elles apparaissent aussi par fragmentation de la pellicule consolidée qui recouvre les coulées et qui se dissocie généralement au cours de la progression. Les ponces sont des matériaux très vésiculeux, dont la densité apparente peut être inférieure à celle de l'eau et dont la forme est en général arrondie. Elles accompagnent d'ordinaire les coulées d'obsidienne, mais elles participent souvent aussi à un dynamisme très particulier, que l'on détaillera plus loin.[...]

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Écrit par

  • : professeur de géologie à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest

Classification

Pour citer cet article

Jean-Paul CARRON. PYROCLASTIQUES ROCHES ou PYROCLASTITES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ÉRUPTIONS VOLCANIQUES

    • Écrit par Édouard KAMINSKI
    • 3 939 mots
    • 7 médias
    ...pliniennes peuvent affecter le climat à l'échelle du globe. Si la vitesse du jet à l'évent et/ou sa teneur en fragment sont trop grandes, la formation d'un panache plinien n'est pas possible. Le jet s'effondre alors sous son poids et produit descoulées pyroclastiques qui dévastent les flancs du volcan.
  • VOLCANISME ET VOLCANOLOGIE

    • Écrit par Roger COQUE, Jean-François LÉNAT, Haroun TAZIEFF, Jacques VARET
    • 14 540 mots
    • 36 médias
    ...pyroclastites, de téphra ou d'éjecta. L'explosivité des laves visqueuses étant beaucoup plus forte que celle des laves fluides, la plupart des pyroclastites habituellement rencontrées sur les terres émergées sont de nature plutôt acide. Cependant, les laves basaltiques, lorsqu'elles sont éjectées...

Voir aussi