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PROSERPINE

À Rome, le mythe grec de Coré (Perséphone), fille de Déméter, ravie et épousée par Hadès, séjournant six mois avec son époux aux Enfers, six mois avec sa mère sur terre, semble avoir introduit Perséphone par deux voies convergentes.

Tantôt, elle apparaît comme épouse de Dis Pater (Pluton, Hadès) et reine des Enfers — peut-être par l'intermédiaire de l'Étrurie où, à partir du ~ ive siècle, on la représente souvent dans ce rôle sur les peintures tombales ; Proserpine paraît une déformation étrusque du nom grec Perséphone —, comme dans les jeux Séculaires (Terentini ou Tarentini) décidés en ~ 249 : trois nuits consécutives lui sont consacrées, que marquent des sacrifices de victimes noires à Dis et à Proserpine ; ces jeux sont répétés tous les cent ou cent dix ans. Avec Dis, elle tend à se substituer à Cérès lors des cérémonies d'ouverture du mundus qui laissent venir les mânes sur terre (5 oct., 8 nov., 25 août).

Tantôt, elle apparaît comme fille de Cérès, le 4 octobre, lors du jeûne de Cérès (à la recherche de sa fille) ; du 12 au 19 avril, lors des jeux scéniques de Cérès et des Cerialia ; au début de juillet, lors du sacrum anniversarium Cereris, mystères féminins qui rappellent la douleur de Déméter et sa joie de retrouver sa fille : les matrones qui les célèbrent doivent rester chastes neuf jours, s'abstenir de pain et de vin, ne jamais prononcer les mots « fille » ou « père » ; l'influence de la Campanie (à Rome, le culte est desservi par des prêtresses campaniennes) et de la Sicile comme intermédiaires des rites éleusiniens s'y marque clairement.

— Jean-Claude DUMONT

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Classification

Pour citer cet article

Jean-Claude DUMONT. PROSERPINE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CÉRÈS, religion romaine

    • Écrit par Jean-Claude DUMONT
    • 1 050 mots

    L'assimilation du panthéon romain au panthéon grec a fait confondre la Cérès latine avec Déméter et prêter à la première — personnalité divine sans histoire et sans visage — aventures et traits humains de la seconde. Pourtant, en dépit de cette hellénisation précoce et poussée, la...

  • PLUTON, religion romaine

    • Écrit par Catherine SALLES
    • 289 mots

    Un des surnoms d'Hadès, dieu grec des Enfers, Pluton (ou « le riche ») trouve son équivalent dans le dieu latin Dis Pater (dives, « riche »). Il fut introduit officiellement à Rome par les Livres sibyllins en ~ 249, lors des difficultés de la première guerre punique : on prescrivit de...

Voir aussi