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PIERROT LUNAIRE (A. Schönberg)

Le 16 octobre 1912, Pierrot lunaire, d'Arnold Schönberg, est créé à Berlin. « Le Pierrot lunaire est l'œuvre la plus célèbre de Schönberg, point central autour duquel on a ordonné toutes les autres ; il est certain que, malgré l'importance de celles-ci, celle-là constitue un centre de gravité » (Pierre Boulez). Cet ensemble de vingt et un mélodrames adaptés de courts poèmes du Pierrot lunaire d'Albert Giraud (1884) a été commandé au compositeur par l'actrice viennoise Albertine Zehme au début de 1912. Deux traits novateurs le caractérisent : d'une part, l'utilisation par la voix soliste de la technique du Sprechgesang – intermédiaire entre le parlé et le chanté –, d'autre part, une écriture contrapuntique d'une grande complexité, atonale mais non sérielle. Cette voix parlée-chantée confère aux textes une grande intelligibilité et une expressivité qui évoque l'ambiance d'un cabaret intellectuel. Par ailleurs, chacune des pièces est associée à une combinaison de timbres différente mais présentant une unité. Schönberg met pour cela en place un dispositif original : huit instruments mais seulement cinq instrumentistes ; trois d'entre eux jouent tantôt de l'un, tantôt de l'autre des deux instruments qui leur sont confiés (violon ou alto, flûte ou piccolo, clarinette ou clarinette basse) ; les deux autres instrumentistes tiennent d'un bout à l'autre l'un le piano l'autre le violoncelle. Par ses sonorités mouvantes et non répétitives, la musique acquiert ainsi une extraordinaire qualité dramatique.

— Juliette GARRIGUES

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Écrit par

  • : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)

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Pour citer cet article

Juliette GARRIGUES. PIERROT LUNAIRE (A. Schönberg) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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