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PONS PATRICK (1952-1980)

Fils d'un agent de change, Patrick Pons appartenait à ce type de champions moto qui pratiquaient le motocyclisme comme on fait du ski ou du bateau.

Dès son plus jeune âge, Patrick Pons manifeste un amour passionné pour la vitesse. Très tôt, il dispute des courses de ski ; l'été, le ski nautique, dont il est un fervent adepte, développe ses dons d'équilibriste. Le goût de la compétition lui donne l'envie de la victoire et de l'effort. Rapidement, Patrick Pons s'attribue une réputation justifiée d'acrobate. Bien sûr, il y a des « bavures », et ses nombreuses fractures témoignent des risques qu'il prend sur une piste.

Patrick Pons commence la compétition à dix-huit ans. Il termine premier national dès sa deuxième course sur Kawasaki PLT, une machine à l'efficacité pour le moins douteuse. En 1972, il participe, avec une 350 Kawasaki S2 achetée d'occasion à Éric Offenstadt, à la coupe Kawasaki, au casque Total et à de nombreuses courses, dont le Bol d'or. Il remporte la coupe Kawasaki et décide, l'année suivante, de se lancer dans le grand bain international, de s'attaquer, sans aucun complexe, aux géants de la moto, français ou étrangers. Sa hargne au guidon d'une Yamaha TD3 attire alors l'attention d'un spectateur très attentif : Jean-Claude Olivier, directeur commercial de Yamaha pour la France. Cette année-là, Patrick Pons termine onzième en 250 cm3 et treizième en 350 cm3 : même pour un surdoué du pilotage, les débuts en Championnat du monde sont difficiles. Heureusement pour lui, Sonauto Yamaha n'hésite pas à renouveler son contrat.

Durant toute la saison 1974, Patrick Pons lutte pour la victoire. Malheureusement, un accident pendant le Grand Prix d'Espagne lui fait perdre une partie du bénéfice de ses nombreuses prestations de qualité. Il termine cependant troisième en 250 cm3 et 350 cm3, après avoir manqué de peu deux places de vice-champion du monde en 250 cm3, derrière Walter Villa et Dieter Braun, et en 350 cm3, derrière Giacomo Agostini suivi du même Dieter Braun.

L'année 1975 marque un véritable tournant dans sa carrière. Pons n'est plus, maintenant, un étudiant qui fait de la moto le week-end, mais un professionnel qui court pour le compte de deux « sponsors » principaux : Sonauto et Gitanes. C'est à cette époque qu'il décide de se consacrer aux catégories 250 cm3 et 500 cm3 dans les grands prix du Championnat du monde en se réservant la 700, puis la 750 TZ Yamaha pour disputer les épreuves du type de Daytona et Imola. Deux saisons de suite, la malchance s'acharne contre lui sans lui enlever toutefois le goût de la haute compétition. Mais, malgré une cascade de chutes et de « casses », Patrick Pons se retrouve, à la fin de l'année 1978, cinquième au classement mondial en 750 cm3.

Au début de 1979, il est prêt pour le plus grand défi qu'il lancera à la course moto : la conquête du titre mondial en 750 cm3. Il a vingt-sept ans, une expérience incontestable, et sa rage de vaincre reste aussi forte qu'à ses débuts. Il démarre en fanfare et gagne à Nogaro, puis remporte le Grand Prix du Canada avant de chuter aux Pays-Bas, à Assen. Peu de temps après, il goûte de nouveau à la victoire en Allemagne, à Hockenheim. À partir de là, Pons montre qu'il n'est pas seulement un battant, mais aussi un homme lucide : il sait organiser son dangereux programme. Une troisième place assurée le 30 septembre 1979, au Grand Prix de Yougoslavie, à Kraljevo, la tête froide, contre des adversaires et non des moindres – Johnny Cecotto et Michel Frutschi – lui permet de remporter le titre de champion du monde des 750 cm3.

Patrick Pons entame la saison 1980 avec un moral de vainqueur. Il a confiance et tous croient en lui. Mais le 10 août 1980, à Silverstone en Angleterre, tout bascule... Il[...]

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Richard VERDELET. PONS PATRICK (1952-1980) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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