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PASTEURELLOSE

La pasteurellose est une infection frappant l'homme et les animaux ; elle est causée par un microbe spécifique : Pasteurella multocida (ou Pasteurella septica). Jusqu'à ces dernières années, le terme « pasteurellose » a été abusivement étendu aux infections dues à des germes du genre Yersinia (Y. pestis et Y. pseudotuberculosis, antérieurement appelés Pasteurella pestis et P. pseudotuberculosis). Il convient désormais de réserver l'appellation « pasteurellose » aux seules infections causées par P. multocida.

Manifestations cliniques

P. multocida est un germe saprophyte très fréquent dans le tube digestif et les voies aériennes supérieures d'un grand nombre d'espèces animales ; on le trouve dans la salive de 70 à 90 p. 100 des chats, 30 p. 100 des chiens, 80 p. 100 des bœufs, 50 p. 100 des moutons, 60 p. 100 des chevaux, etc. Chez ces espèces, P. multocida se comporte comme un « germe de sortie » : à l'occasion d'un affaiblissement de l'état général, d'une infection intercurrente (souvent virale), le germe, jusqu'alors bien toléré, entraîne l'éclosion d'une pasteurellose chez son hôte. La maladie prend souvent une allure épizootique dans les élevages, en particulier chez les lapins ou chez les volailles (choléra des poules, septicémie hémorragique).

Chez l'homme, la pasteurellose a presque toujours une origine animale : parfois, le germe est inhalé à l'occasion de manipulation d'animaux (maladie des plumeurs de volailles). Mais le plus souvent l'homme est contaminé par effraction tégumentaire et inoculation directe du germe à l'occasion d'une morsure ou d'une griffade : actuellement, la moitié environ des cas rencontrés sont dus à une morsure de chien ou de chat. Dans quelques cas, la contamination humaine se fait à l'occasion d'une plaie causée par un instrument agricole ou par une piqûre de ronces ou d'acacia ; il s'agit alors d'un support inerte contaminé par des déjections animales.

Le délai d'apparition de la pasteurellose humaine varie selon le mode de contamination : la maladie est quasi immédiate après inoculation par effraction cutanée ; elle peut être retardée de quelques jours à quelques semaines dans le cas d'inhalation ou d'ingestion de débris de poils ou de plumes véhiculant P. multocida.

Parmi les aspects cliniques, les formes généralisées, septicémique ou septicopyohémique, les premières décrites, sont actuellement rarissimes. Moins rares sont les formes localisées, surtout respiratoires, mais aussi abdominales, dont la symptomatologie est fonction de l'organe affecté. P. multocida présente un tropisme pour les séreuses (pleurales, péritonéales, péricardiques, méningées). L'aspect le plus fréquent actuellement est celui de la pasteurellose consécutive à une morsure : dès les premières heures apparaissent des signes locaux intenses, un œdème considérable et des douleurs particulièrement vives ; rapidement surviennent des signes généraux (température) d'intensité variable et des signes locaux : lymphangite, adénopathie, parfois arthrite. Fréquemment signes locaux, régionaux et généraux restent frustes et la guérison semble survenir spontanément. Mais après quelques jours ou quelques semaines peuvent apparaître soit une ténosynovite douloureuse tenace non suppurée, soit encore un syndrome neurotrophique, ces troubles siégeant sur un territoire proche du lieu de la morsure.

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Écrit par

  • : professeur émérite à la faculté de médecine de Paris, chef de service à l'Institut Pasteur

Classification

Pour citer cet article

Henri-Hubert MOLLARET. PASTEURELLOSE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )