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SOLERI PAOLO (1919-2013)

Architecte italien né à Turin, Paolo Soleri y reçoit en 1946 son diplôme de l'École polytechnique. En janvier 1947, il arrive aux États-Unis pour travailler dans le studio de l'architecte Frank Lloyd Wright, à Taliesin West (Arizona). Mais il en part, en septembre de la même année, en compagnie de Mark Mills, un autre « idéaliste rebelle ». Ils s'installent tous deux dans le désert et y réalisent leur première œuvre symbolique d'indépendance, une colonne à encorbellement faite de parpaings volés. Toujours en Arizona, à Cave Creek, ils construisent Dome House ; cette maison, entièrement enterrée et couverte d'un dôme d'aluminium et de verre, s'inspire des théories de l'architecture « organique » de Wright. Après son mariage avec Carolyne Woods à la fin de l'année 1949, il retourne à Turin. Durant les cinq années qu'il passe en Italie, il fait du dessin sur tissu, de la céramique et invente une caravane de camping dont les différents éléments sont agencés d'une manière très dense — le Leoncino —, anticipant sur un principe de mobilité que les États-Unis vont adopter rapidement. Dans cette caravane, il va à Vietri sul Mare, près de Salerne où, en 1953, il est commandité pour édifier une usine de céramique (Ceramica artistica Solimene) dont le plan en spirale s'inspire de celui du musée Guggenheim de Wright.

À partir de 1955, il vit à nouveau aux États-Unis, à Scottsdale (Arizona), où il a créé un artisanat de cloches en céramique et construit Earth House (une autre maison enterrée), base de la fondation Cosanti, qu'il ne cesse, depuis lors, d'accroître de ses mains. Parallèlement à l'appui de ses théories sur une « technologie imaginative » capable de résoudre les besoins biologiques et spirituels de l'homme, et afin de lutter contre « la tendance de l'espèce humaine à se répandre », il projette une ville utopique compacte pour deux millions d'habitants, située sur une table montagneuse (Mesa City Project, 1958) ; il reçoit pour cela en 1962 un prix de la Graham Foundation, puis à deux reprises, en 1964 et en 1967, le prix Guggenheim-Grant.

Soleri se consacre également à l'étude d'autres mégalopoles utopiques (Asteromo, Babelhoah, Veladiga, Babel B), se plaçant ainsi au tout premier rang du mouvement des « Mégastructures », qui se manifeste dans les années 1960. Ses dessins et maquettes furent réunis lors d'une exposition à la Corcoran Gallery à Washington en 1970, commentés par les médias et édités dans un luxueux catalogue sous le titre The Sketch Books of Paolo Soleri (Les Esquisses de Paolo Soleri), dont la préface est signée par son meilleur biographe, Jeffrey Cook ; ils révèlent Soleri en tant qu'architecte utopiste et font en même temps connaître sa fondation Cosanti.

Cette fondation, lieu d'expérimentation de l'arcology (néologisme solérien : architecture + ecology) qu'il développe dans ses ouvrages, Arcology, City in the Image of Man, 1969 (Arcologie, cité à l'image de l'homme), et Matter Becoming Spirit, 1971 (La matière devient esprit), donne naissance en 1970 à un projet plus vaste, Arcosanti. Cette « ville du futur », en plein désert (Cordes Junction, Arizona), est construite progressivement par une petite équipe de disciples qui travaillent bénévolement dans la communauté mystique dont Soleri est le chef spirituel. Pour résoudre les problèmes énergétiques, Soleri consacre ses recherches à l'énergie solaire : l'Arcologie aux deux soleils, ce qui donne naissance à de nouveaux projets (Arcologie Barrage, Regina Arcologie, village indien et village sibérien).

En tant que fondation, Arcosanti édite à partir de 1974 une revue, Arcosanti Newsletter, qui lui a valu plusieurs prix d'architecture.

L'œuvre de Soleri, fondamentalement influencée[...]

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Michel RAYNAUD. SOLERI PAOLO (1919-2013) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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