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OVIMBUNDU ou MBUNDU

Originaires du sud-ouest du Congo, les Ovimbundu (ou Mbundu) sont connus dès le milieu du xviie siècle ; leurs principaux royaumes sont ceux de Ndulu, de Mbailundu, de Bihé, de Wanbu, de Ciyaka, de Ngalangi et de Kakonda, chacun étant divisé en districts, eux-mêmes subdivisés en villages. Le royaume de Mbailundu, par exemple, comptait, vers 1850, 150 000 habitants répartis en 200 districts, dont certains pouvaient comprendre jusqu'à 300 villages ou hameaux. Les districts étaient gouvernés par des membres de la famille royale ou par des officiers de la couronne, et les villages, par des chefs héréditaires qui se succédaient de façon traditionnelle, l'homme le plus âgé de la famille où se recrutait le chef étant élu en remplacement du défunt.

En contact avec les Portugais dès le xviie siècle, les Ovimbundu ont joué un rôle primordial d'intermédiaires entre les commerçants blancs de la côte et l'intérieur de l'Afrique centrale. Ils échangeaient des esclaves contre des armes à feu, et acquirent ainsi une supériorité militaire qui leur permit d'assujettir les populations environnantes et d'occuper, très tôt, le plateau de Benguela. Les Ovimbundu organisèrent des circuits commerciaux et monopolisèrent le commerce avec les Portugais. Ces derniers, après avoir tenté vainement, à la fin du xviiie siècle, de soumettre les royaumes des Ovimbundu, avaient conclu des alliances avec eux et leur achetaient esclaves et ivoire. Vers 1850, les caravanes ovimbundu atteignaient le Katanga et le Kasaï. Leurs guides étaient très réputés ; c'est en leur compagnie que Da Silva Porto relia par voie de terre l'Angola au Mozambique en 1854.

L'essentiel de l'organisation politique ovimbundu a subsisté malgré la conquête portugaise. Au nombre de quatre millions environ au début du xxie siècle, les Ovimbundu vivent surtout dans les régions d'altitude, les plateaux humides de l'Angola central étant les meilleures terres. Les champs sont souvent irrigués et produisent blé, pommes de terre et légumes. La pratique de la culture attelée est fréquente et les charrues sont courantes. Malgré l'exploitation intensive des montagnes, les hommes vont souvent travailler jusque dans les mines du Transvaal, car le pays est surpeuplé.

On trouve, généralement, sous un même toit le chef de famille, ses nombreuses épouses et ses enfants en bas âge. Le système de parenté fait apparaître une filiation bilatérale, mais, tandis que la terre se transmet en ligne paternelle, les biens mobiliers passent en ligne maternelle. Il existe des écoles d'initiation auxquelles accèdent les garçons et les filles de quelques familles bien déterminées. L'agriculture représente l'activité économique dominante, les principales productions étant le maïs et les haricots. Chez les Ovimbundu, la chasse est pratiquée par les hommes et les garçons. L'élevage des animaux domestiques, notamment des vaches, des moutons, des chèvres et des bœufs utilisés comme moyen de transport, est un signe de richesse. La cire d'abeille était et demeure encore un produit qui a une place importante dans les échanges commerciaux.

Les Mbundu (que l'on appelait aussi Mambaris, Viyes ou Bailundu) commerçaient autrefois dans une région délimitée par les grands lacs, le fleuve Congo et le désert de Kalahari ; chacune de leur caravane était conduite par un guide professionnel qui était en même temps devin. Les accords de commerce qu'ils nouèrent avec les chefferies indépendantes accentuèrent la spécialisation régionale : les Viyes, par exemple, s'adonnaient au travail des métaux, tandis que les Ciyaka et les Bailundu produisaient le maïs nécessaire à l'alimentation. Avec l'arrivée des Européens, la suppression de la traite des esclaves et la construction, en 1904, du chemin de fer de Benguela, on assista au déclin des activités commerciales.[...]

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. OVIMBUNDU ou MBUNDU [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANGOLA

    • Écrit par Universalis, Philippe GERVAIS-LAMBONY, Didier PÉCLARD
    • 8 812 mots
    • 6 médias
    ...négligeable dans les conflits qui ont suivi l'accession à l'indépendance en 1975. Un seul des trois grands groupes ethniques angolais, le plus important, le groupe Ovimbundu (37 % de la population) est historiquement centré sur le territoire national. Implantés sur les hautes terres centrales du pays, dans...

Voir aussi