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FOURVIÈRE NOTRE-DAME DE

La colline de Fourvière, à Lyon, semble s'opposer à la Croix-Rousse, la colline du travail, celle des canuts. La basilique Notre-Dame, qui la domine, attire l'attention d'abord par ses dimensions imposantes, qui en font une sorte de citadelle de la foi, et par son architecture « triomphaliste » de la fin du xixe siècle, où se mêlent le roman, le gothique, le byzantin et une sorte de style italien du xviie siècle. Baptisé « la maison dorée » à cause de l'exubérance de sa décoration de mosaïques et d'ors, cet édifice n'est pas le véritable lieu sacré de la colline : c'est l'ancienne et modeste chapelle romane de Fourvière qui constitue le centre réel du pèlerinage, avec son clocher surmonté d'une vierge dorée qui tend ses deux mains vers Lyon en signe d'appel.

La dévotion mariale, en effet, n'a pas attendu la construction de la basilique, commencée en 1871, pour s'épanouir sur cette colline, qui fut un des premiers lieux consacrés à ce culte. En 135, arrivait à Lyon l'évêque Pothin, disciple de saint Polycarpe, lui-même ami de l'apôtre saint Jean, qui avait recueilli Marie. Pothin aurait apporté un portrait de la Vierge attribué, comme les autres œuvres du genre, à saint Luc. C'est de cette époque que date le premier sanctuaire marial de Fourvière. Pothin, en effet, fut exécuté en 177 sur le forum de Trajan, qui donna son nom à Fourvière (Forum vetus), et la théologie mariale proprement dite y fut développée par son successeur, saint Irénée, qui mourut comme Pothin dans la prison du Vieux Forum et qui fut le premier docteur à célébrer Marie dans son rôle de nouvelle Ève.

En 840, après l'écroulement du Vieux Forum, une nouvelle chapelle mariale fut édifiée. Louis XI la dota richement et, en 1630, Louis XIII et Anne d'Autriche y vinrent faire un vœu en demandant la grâce d'avoir un fils. Après la naissance du dauphin, le roi consacra la France à Marie.

Dès 1645, la dévotion propre à Fourvière fait référence à la « Vierge immaculée » et, en 1659, lors de l'érection d'une statue de la Mère de Dieu, les échevins font graver sur son socle : « à la Vierge conçue sans péché ». En 1854, le dogme de l'Immaculée Conception est promulgué, deux siècles après que se fut exprimée la piété lyonnaire au sujet de cette croyance. En 1871, à la suite d'un vœu par lequel on avait demandé que la ville fût épargnée par les Prussiens, on entreprend de construire, sur les plans de P. Bossan, la basilique actuelle, qui sera achevée par les architectes Sainte-Marie Perrin, père et fils, et qui sera consacrée en 1896.

Grand centre religieux, auquel demeurent attachés à la fois les habitants de Lyon et ceux des campagnes de la région, Fourvière attire aussi de nombreux pèlerinages étrangers. Les cérémonies traditionnelles qui commémorent le vœu de Louis XIII, le 5 août, et le vœu des Échevins, le 8 septembre, ont pendant des siècles compté parmi les grands moments d'une cité fière, par ailleurs, de voir son archevêque porter aussi le titre de primat des Gaules.

— Olivier JUILLIARD

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Olivier JUILLIARD. FOURVIÈRE NOTRE-DAME DE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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