Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

NĀGA

Habitant les collines Nāga qui séparent la Birmanie de l'État indien de l'Assam, les Nāga constituent un groupe de quinze tribus au moins possédant des caractères physiques et culturels fort variés. Les nombreuses langues nāga, monosyllabiques et polytonales, appartiennent au groupe tibéto-birman ; à l'intérieur des différentes aires linguistiques, chaque village a son propre dialecte. Les groupes nāga communiquent entre eux en assaman, parfois en anglais ou encore en hindi. Les principales tribus sont les Ao, les Sangtam, les Angami, les Lhota, les Chaksegang, les Chang, les Konyak, les Rengma, les Phom, les Yimchungr, les Khienmungan, les Kalyo-Kenuy, les Tangkhul, les Zeliang et les anciens Kuki. Il faut y ajouter les Arlong, métis Nāga-Tibétains de l'Assam, et les Kabouri, les Maring et autres métis Nāga-Koukitchin (dans le Manipour).

Les petits villages, construits sur des éperons rocheux, près de l'eau, sont aisément défendables. Sur les parcelles de collines qui sont défrichées, les Nāga cultivent principalement le riz en rizière irriguée. Certaines tribus, les plus avancées technologiquement, ont adopté la culture en terrasse, d'autres pratiquent la culture sur brûlis (jhum) et se servent de la houe. Les Nāga pratiquent le tissage (sur de simples métiers en extension), la teinture, la poterie, la ferronnerie et la sculpture du bois. Les pêcheurs nāga utilisent des substances toxiques qui paralysent et tuent les poissons.

Selon les tribus, les formes d'organisation politique vont de l'autocratie (Konyak) à la démocratie pure (Angami) en passant par la gérontocratie (Ao). Le lignage est patrilinéaire. L'organisation sociale des Nāga repose sur les maisons communes ou morong. Le tatouage, lié aux exploits guerriers, n'est répandu que dans les tribus dont l'organisation sociale est féodale. Les Nāga possèdent de nombreux traits communs avec les peuples de l'Asie insulaire : la chasse aux têtes (qui, sévèrement réprimée par le gouvernement indien, a disparu), les rizières irriguées en terrasse, les monuments mégalithiques et les ornements en dents de sanglier.

— Yvan BARBÉ

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Yvan BARBÉ. NĀGA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • NĀGALAND

    • Écrit par François DURAND-DASTÈS
    • 503 mots
    • 1 média

    L'un des plus petits États de l'Inde, le Nāgaland comptait 1 990 000 habitants en 2001, pour une superficie de 16 527 kilomètres carrés. Situé dans les montagnes des confins indo-birmans, région isolée, complexe, et faiblement peuplée, l'État de Nāgaland ne fait partie de la république de l'Inde que...

  • SINO-TIBÉTAINES LANGUES

    • Écrit par Maurice COYAUD
    • 1 542 mots
    ...La famille tibéto-birmane comprend, outre le tibétain et le birman, le lolo (parlé en Chine du Sud surtout), le bodo (parlé sur le Brahmapoutre), le naga (Assam), le kachin et le chin (Birmanie). On peut considérer en gros que les langues chinoises sont comparables, du point de vue chronologique et...

Voir aussi