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WHEELER MORTIMER (1890-1976)

Archéologue britannique, sir Mortimer Wheeler a fortement contribué à faire de l'archéologie de terrain une véritable discipline scientifique. Né à Glasgow en Écosse, élevé dans le Yorkshire puis à Londres où son père était journaliste, il fait ses études à l'université de Londres et se spécialise dans l'archéologie romaine en Grande-Bretagne. Il réalise alors l'insuffisance des techniques de fouilles qui le plus souvent se limitent à des travaux de terrassement désordonnés. La Première Guerre mondiale interrompt momentanément les débuts de sa carrière. En 1919, il s'installe à Cardiff et devient conservateur puis directeur du Musée national du pays de Galles. Il organise dans cette région plusieurs fouilles sur des sites datant de la période romaine. S'inspirant de l'exemple d'un génial précurseur du xixe siècle, le général britannique Augustus Henry Lane Fox Pitt Rivers (1827-1900), et des modèles fournis par la géologie, il met au point des méthodes d'études stratigraphiques qui servent aujourd'hui de base aux travaux archéologiques. En 1926, il revient à Londres où il est nommé conservateur du musée de la Ville de Londres. Il élabore alors un grand projet de création d'un institut d'archéologie où l'on enseignerait enfin les techniques de fouilles et leurs applications scientifiques. En attendant, il forme les étudiants sur des fouilles qui s'inscrivent dans un programme général d'étude des agglomérations pré-romaines et romaines de Grande-Bretagne. Grâce à des fouilles comme celles de Lydney, de Verulamium et surtout de Maiden Castle (1934-1937), il réussit à passionner une partie de l'opinion publique britannique pour l'archéologie du pays tout en donnant l'exemple de méthodes de travail rigoureuses.

En 1937, l'Institut d'archéologie de Londres est inauguré et Wheeler, qui l'a créé de toutes pièces, en devient le directeur.

Wheeler participe à la Seconde Guerre mondiale dans la VIIIe armée, prend part à la bataille d'El-Alamein en Égypte et au débarquement de Salerne et atteint le rang de général de brigade. En 1944, le vice-roi des Indes le réclame de toute urgence pour réorganiser le Service archéologique des Indes tombé dans le plus complet état de désorganisation. Au cours des trois ans qui précèdent l'indépendance et la « partition » du pays, il déploie une activité inlassable qui donne la mesure de cette personnalité exceptionnelle.

Il réorganise complètement le Service archéologique et établit des méthodes de travail que ses successeurs indiens continueront d'appliquer. Il remet en train les publications scientifiques interrompues et entreprend un travail d'exploration des sites archéologiques du gigantesque sous-continent indien. Il étudie les rapports de l'Empire romain et de l'Inde du Sud à Virampatnam-Arikamedu, dans l'ancien territoire de Pondichéry. Il ouvre des chantiers-écoles de fouilles à Brahmagiri, site mégalithique du sud de l'Inde, à Harappa, dans le Nord-Ouest, et à Taxila. En 1947, il remet aux autorités indiennes un service archéologique bien organisé et qui comprend dans ses rangs une jeune génération de chercheurs formés aux disciplines de terrain. De 1947 à 1950, il accepte de tenir le rôle de conseiller du tout premier département d'archéologie du Pakistan. Il organise alors le Musée national du Pakistan à Karachi et ouvre un chantier-école à Mohenjo-Daro, la métropole de la civilisation de l'Indus, où il découvre le grenier à blé de la citadelle. De retour en Angleterre, il occupe la chaire de professeur d'archéologie des provinces romaines à l'université de Londres, il devient président de la Société des antiquaires, puis secrétaire de l'Académie britannique. Dans Archaeology from the Earth (1954),[...]

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Jean-François JARRIGE. WHEELER MORTIMER (1890-1976) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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