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MINNEAPOLIS-SAINT PAUL

États-Unis : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

États-Unis : carte administrative

Situées sur le Mississippi septentrional, au confluent de la rivière Minnesota, les « villes jumelles »(twin cities) de Minneapolis (422 000 habitants en 2017) et de Saint Paul (306 000) sont les deux piliers de la seizième agglomération américaine, qui regroupe 3,6 millions d’habitants. Sur la rive droite du Mississippi, Minneapolis est la plus grande ville de l’État du Minnesota ; Saint Paul, qui en est la capitale, occupe la rive gauche, à 15 kilomètres en aval du fleuve. Les deux villes ne forment plus qu’un seul ensemble urbain.

Les Français sont les premiers Européens à fréquenter, dès la fin du xviie siècle, ce territoire habité par les Sioux, notamment dans le cadre du commerce de fourrures. Le territoire est acheté au début du xixe siècle par les États-Unis, dont l’armée va, dès 1820, édifier un fort au confluent du Mississippi et de la rivière Minnesota, le fort Snelling. Sa protection attire de nombreux colons : commerçants, explorateurs, souvent en route vers l’ouest, missionnaires... Parmi ceux-ci, le père Lucien Galtier, un catholique français, fonde une église, Saint Paul, qui donne son nom à une première ville. Désignée capitale du Minnesota en 1858, Saint Paul est surnommée « la dernière ville de l’Est » ; elle est en effet le dernier point de rupture de charge possible en remontant le Mississippi. En amont, la navigation se heurte aux rapides et aux chutes d’eau de Saint-Anthony, les plus hautes sur le fleuve. De part et d’autre, deux foyers urbains, Saint-Anthony et Minneapolis – fusionnées en 1872 sous le nom de Minneapolis, du sioux mni, « eau », et du grec polis, « cité » –, vont utiliser la force motrice du courant pour activer des scieries et des moulins, qui seront rapidement alimentés par les ressources abondantes en bois et en blé de toute la région. Industrie et moulins à Minneapolis, activité portuaire, financière et commerciale à Saint Paul attirent ensemble de nombreux migrants, notamment suédois, canadiens français, allemands et irlandais. Les deux cités, complémentaires, reliées par un tramway dès 1875, connaissent une croissance exponentielle entre 1860 et 1900 : la population passe de 5 000 à 200 000 habitants à Minneapolis, et de 10 000 à 163 000 à Saint Paul.

En 1900, alors que les Twin Cities sont désormais connectées à Chicago par le rail et aux marchés de l’Est par les Grands Lacs, pas moins de trente-quatre minoteries, une Bourse du grain, ainsi que de grandes compagnies agroalimentaires – comme Pillsbury ou General Mills – gèrent 14 p. 100 du blé américain, dont un tiers est destiné à l’exportation. Malgré des rivalités entre les deux villes, les activités bancaires, les services fédéraux (basés à Saint Paul), la fabrication de machines-outils diversifient l’économie locale, soutenue par la proximité de l’université du Minnesota, établie dès 1851.

Toutefois, au cours du xxe siècle, Minneapolis-Saint Paul perd son hégémonie au profit du Kansas pour le commerce du grain, de Buffalo pour les minoteries, des régions charbonnières pour l’énergie. Les derniers moulins disparaissent dans les années 1960, tandis que la construction d’écluses entre 1950 et 1953 rend le Mississippi navigable en amont de la ville. L’agglomération diversifie néanmoins son assise économique, tout en renforçant son industrie agroalimentaire, et passe de 1,3 à 3 millions d’habitants entre 1950 et 2000, la part de la population blanche chutant durant la période de 95 à 60 p. 100.

Comme toutes les villes américaines, les Twin Cities connaissent, depuis les années 1980, une transformation de leur centre-ville : édification de gratte-ciel (principalement à Minneapolis où ils sont reliés entre eux par des passerelles pour éviter les rigueurs de l’hiver), réhabilitation des anciens quartiers industriels (notamment des anciens moulins du Mill[...]

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Pour citer cet article

Laurent VERMEERSCH. MINNEAPOLIS-SAINT PAUL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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