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SPERANSKI MIKHAÏL MIKHAÏLOVITCH comte (1772-1839)

Fils de pope, élève puis professeur de grand séminaire passé dans l'administration publique, Speranski doit son ascension rapide et son éphémère influence politique à la faveur d'Alexandre Ier, qui le charge de rédiger un plan général de réforme de l'État (1809). Son projet tente de tempérer l'absolutisme sans donner le monopole du pouvoir politique à la noblesse : d'où l'institution d'un suffrage censitaire pour les assemblées locales destinées à limiter la toute-puissance de l'administration et pour la Douma centrale chargée d'élaborer les lois sous réserve de la sanction impériale. Mais le tsar juge prématurée l'application de cette constitution : contrairement au diagnostic de Speranski, la menace d'une révolution paraît lointaine, car la noblesse fronde surtout par hostilité à l'alliance franco-russe et l'embryon de bourgeoisie ne critique ni l'autocratie, ni même le servage. Speranski doit se contenter de réformes de détail qui suffisent d'ailleurs à mécontenter les nobles ; pour établir l'union sacrée à la veille de l'invasion napoléonienne, Alexandre n'hésite pas à le sacrifier en l'accusant de trahison. Bientôt réhabilité, Speranski peut exercer ses talents véritables, ceux d'un administrateur plutôt que d'un homme d'État : gouvernement de la Sibérie, publication de la Collection complète des lois de l'Empire russe (1830), rédaction du Code des lois (1833), préparation de la réforme monétaire (1839) qui stabilise le rouble après un demi-siècle d'inflation.

— Jean-Louis VAN REGEMORTER

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