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FOUCHET MAX-POL (1913-1980)

Poète, critique, écrivain mais aussi grand voyageur, et, pour le grand public, homme de télévision, Max-Pol Fouchet était de ces esprits à la curiosité encyclopédique qui, dans la grande lignée de l'humanisme, s'intéressent à tout et en premier lieu aux hommes. « Ce qui m'importe, disait-il, c'est l'art comme témoignage de l'homme [...]. Dès mon adolescence, j'ai voulu m'approcher le plus possible de l'homme. Par quel moyen m'approcher ? Le moyen c'est la poésie, mais pas seulement la poésie écrite, la poésie comme moyen de vivre, comme éthique. » Ces propos, sa vie entière les illustre.

Né à Saint-Vaast-La-Hougue (Manche), c'est à Alger que, dès après la guerre, il passe la première partie de sa vie. Il y fait ses études et y obtient le baccalauréat en 1930. C'est de cette époque que date sa rencontre avec Albert Camus. Il se lie d'amitié avec lui, et, comme lui, milite dans les organisations de gauche. Si Camus est au Parti communiste, il est lui-même au Parti socialiste où il fonde la fédération des Jeunes socialistes S.F.I.O. d'Afrique du Nord (il quittera le P.S. en 1936). Sa licence de lettres achevée et alors qu'il prépare l'agrégation d'histoire, il est nommé adjoint au conservateur du musée des Beaux-Arts d'Alger (1935-1941), puis chargé de cours à l'université de la Medersa (1936-1941). 1939 : il fonde la revue Fontaine, qui joua un rôle de tout premier plan dans la résistance des intellectuels sous l'Occupation. Mêlant l'aventure du verbe à l'aventure politique, elle fut le point de ralliement des poètes : Aragon, Eluard (qui y publia pour la première fois son poème « Liberté »), Saint-John Perse... Sa publication prit fin en 1948.

Après la Seconde Guerre mondiale commence pour Max-Pol Fouchet l'époque des grands voyages : aux États-Unis, d'abord, où il enseigne l'histoire de l'art. Puis, pour le compte du musée de l'Homme, il séjourne comme ethnologue en Afrique noire, en Amérique du Sud, aux Antilles, d'où il rapporte de nombreux livres : Les Peuples nus (1953), Terres indiennes (1955)...

En 1953, il s'établit définitivement en France. C'est le début de sa carrière d'homme de télévision avec « Lectures pour tous », une émission littéraire faite avec Pierre Dumayet, qui devait faire date dans l'histoire du petit écran : elle allait durer quinze ans. Quinze ans durant lesquels cet homme amoureux de la littérature sut communiquer sa passion à tous ceux qui l'écoutaient. En 1954, c'est le début de « Au fil de la vie » : une chronique d'une dizaine de minutes qu'il tient, une ou plusieurs fois par semaine, sur les sujets les plus divers, art, littérature, mais aussi civilisation. C'est la censure qui en 1958 y mettra fin, une émission sur la torture en Algérie n'ayant pas été de son goût.

Max-Pol Fouchet n'en commença pas moins, dès 1959, une nouvelle série, cette fois-ci consacrée à l'art : « Plaisir des arts », qui allait bientôt devenir la célèbre « Terre des arts ». En 1961, il recevait pour l'ensemble de son œuvre le prix de la critique de télévision, qui lui fut d'ailleurs attribué à nouveau en 1974. Président du syndicat des producteurs de télévision depuis 1965, il se montra particulièrement actif lors des grèves du printemps de 1968. Co-signataire d'un texte dénonçant la mainmise des pouvoirs publics sur la télévision, il fut bientôt exclu totalement de l'antenne. Ses apparitions sur le petit écran ne furent plus, dès lors, que ponctuelles. La série d'émissions sur l'impressionnisme, « L'Aventure de la lumière », destinée à célébrer en 1974 le centenaire de l'impressionnisme, fut sa dernière œuvre importante pour la télévision.[...]

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Nadine VASSEUR. FOUCHET MAX-POL (1913-1980) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )