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TOURNEUR MAURICE (1878-1961)

L'un des pionniers les plus marquants du cinéma. Entre 1915 et 1925, les Américains placèrent Maurice Tourneur sur le même plan que Griffith, Ince et De Mille. Qu'il ait subi par la suite une éclipse n'est pas pour surprendre : les cinémathèques n'ont pu sauver ses films muets. On peut redécouvrir King et Curtiz, Walsh et Dwan, demain Frank Lloyd ou Reginald Barker : il demeurera impossible d'évaluer l'importance exacte de Maurice Tourneur.

D'origine belge, de son vrai nom Maurice Thomas, il débute par des adaptations d'œuvres policières de Gaboriau, de Leroux ou d'André de Lorde. En 1914, il passe aux États-Unis, où il dirige de nombreux films, dont L'Éternelle Tentatrice (Woman, 1918) qui a pu être sauvé. Citons aussi L'Île au trésor (1920), Le Dernier des Mohicans (1921), Lorna Doone (1922), L'Île des navires perdus (1923).

Brouillé avec les producteurs Mayer et Thalberg, il rentre en France. Son chef-d'œuvre, L'Équipage (1928), a disparu, mais les autres œuvres de Tourneur permettent de mieux connaître cette période de sa carrière où il ne se distingue pas toujours de bons artisans comme Faurez, Lacombe ou Decoin. Citons Justin de Marseille (1935), Le Patriote (1938), La Main du diable, d'après Nerval (1942), et surtout Volpone (1940) à l'éclatante distribution (Baur, Jouvet, Dullin, Rignault, Ledoux). Mais Tourneur ne retrouve pas les moyens dont il disposait à Hollywood. Ses œuvres françaises ne donnent plus cette impression de raffinement qui caractérisait son art au temps du muet : effets photographiques, décors, compositions picturales ; elles n'en demeurent pas moins attachantes, et le succès de Volpone semble devoir durer.

— Jacques LOURCELLES

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Jacques LOURCELLES. TOURNEUR MAURICE (1878-1961) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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