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FELTIN MAURICE (1883-1975)

Né à Delle (Territoire-de-Belfort), le cardinal Maurice Feltin, après des études classiques chez les bénédictins de Delle-Mariastein, puis chez les jésuites de Lyon, a reçu sa formation philosophique et théologique au séminaire Saint-Sulpice d'Issy-les-Moulineaux, près de Paris. Ordonné prêtre le 3 juillet 1909, il est vicaire de la paroisse Sainte-Marie-Madeleine de Besançon jusqu'à la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il sert comme sergent brancardier. Curé-doyen de Giromagny (Vosges) de 1919 à 1925, puis curé de Sainte Marie-Madeleine de Besançon de 1925 à 1927, il est ordonné évêque de Troyes le 11 mars 1928. Promu archevêque de Sens le 17 août 1932, puis archevêque de Bordeaux le 16 décembre 1935, il succède, le 15 août 1949, au cardinal Suhard à l'archevêché de Paris, où il reste dix-sept ans. Créé cardinal par Pie XII le 12 janvier 1953, il est investi en 1954 de la charge d'ordinaire pour les Orientaux catholiques résidant en France. Il est également vicaire aux armées et président international du mouvement Pax Christi. Au sein des instances de l'épiscopat français, il est président de la commission de l'émigration et de la commission de l'information. Pour le seconder dans son immense tâche d'évêque du diocèse de Paris, qui correspond encore à la totalité de l'ancien département de la Seine, le cardinal Feltin reçoit, en 1961, un coadjuteur en la personne de Mgr Veuillot, qui lui succédera le 21 décembre 1966, pour peu de temps, puisqu'il mourut le 14 février 1968, remplacé alors par Mgr Marty. Depuis 1966, le cardinal Feltin vivait retiré chez les religieuses de l'Annonciade de Thiais.

Il a joué un rôle important dans le développement en France de la Jeunesse ouvrière chrétienne (J.O.C.), ainsi que dans la défense des prêtres-ouvriers. En 1954, il se rend à Rome avec les cardinaux Liénart et Gerlier, pour plaider cette cause auprès de Pie XII, qui allait interrompre l'expérience. Mgr Feltin continue d'ailleurs d'apporter son soutien à la formule apostolique des prêtres-ouvriers, jusqu'à la décision romaine du 21 octobre 1963 qui confie à Mgr Veuillot le soin de lancer une nouvelle expérience. (C'est dans le diocèse de Paris que, sous la direction de ce dernier, avait été fondé le premier secteur de la Mission ouvrière, annonçant le secrétariat national de la Mission, créé en 1957 par l'Assemblée des cardinaux et archevêques de France.) Scrutateur lors de l'élection de Jean XXIII, le cardinal Feltin prend une part active au IIe concile du Vatican. C'est lui qui demande que, dans la liturgie, l'on substitue les langues vivantes au latin, et que la fête de Pâques soit placée à un jour fixe. Il est convaincu que l'Église doit, sans ruptures inutiles, s'adapter à un monde nouveau. C'est dans ce souci missionnaire qu'il prépare la refonte des structures ecclésiales de la Région parisienne, en fonction de la création des nouveaux départements.

Premier président du Conseil permanent de l'épiscopat, chancelier de l'Institut catholique de Paris, le cardinal Feltin n'a pas été seulement un homme d'Église, mais aussi un citoyen. Très marqué par l'expérience de la guerre de 1914-1918, il interviendra durant la Seconde Guerre mondiale en faveur des juifs.

— Jean BOURDARIAS

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Jean BOURDARIAS. FELTIN MAURICE (1883-1975) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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