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MAM

Indiens Maya habitant les régions occidentales du Guatemala (sierra de Cuchumatanes), hautes terres tempérées aux communications difficiles qui ont favorisé l'isolement des communautés, et la côte Pacifique, chaude, où les influences espagnoles sont plus manifestes avec de grandes propriétés et des plantations. Au nombre de un million environ en 2005, ils mènent une vie de type patriarcal. Leur habitat est dispersé. Ils habitent des maisons rectangulaires, dont le soubassement est en pierre, les murs faits d'argile et de roseaux, et le toit en chaume pourvu d'un auvent. La cuisine et le bain de vapeur sont à part. Le mobilier est simple ; parfois, un coffre peint en rouge est l'indice d'une certaine richesse : il renferme les vêtements et les documents de la famille. Les Mam cultivent, sur brûlis avec jachère, le maïs pour leur consommation familiale et le blé pour la vente. Dans les hautes terres, la surpopulation oblige les Mam soit à louer des terres sur la côte, soit à travailler dans les plantations de café ou de bananes pour vivre. Certains font parfois le commerce de fruits, qu'ils achètent sur la côte et revendent dans les hautes terres les jours de marché. Les femmes filent et tissent leurs vêtements : jupes de laine naturelle avec des bandes blanches, blouses rouges brodées. Les hommes portent des chemises et des pantalons de coton blanc, tissés à la main, qui tendent à être remplacés par des vêtements de fabrication industrielle.

Leur religion résulte de la fusion de rituels et croyances catholiques avec certains vestiges des pratiques maya. Les sacrifices de dindons ou de poules, pratiqués par un prêtre indigène, sont fréquents sur le sommet des montagnes, près des sources, dans des grottes ou devant des pierres sacrées. Au cours de ces cérémonies, le chaman consulte les dieux pour savoir si la pluie va bientôt tomber, pour guérir les malades et pour éloigner les maléfices des sorciers. En outre, des confréries sont chargées de la garde des saints de la communauté.

Principale victime, avec les autres communautés indiennes, de la longue période de violence et de guérilla qui a régné jusqu'au milieu des années 1990, la socicété mam est en crise : misère endémique, analphabétisation, « ladinisation » de ses élites et évangélisation pentecôtiste sont les principaux facteurs de sa déstructuration actuelle.

— Marie-France FAUVET

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Écrit par

  • : maître de conférences, chargée des collections américaines du musée de l'Homme, Paris

Classification

Pour citer cet article

Marie-France FAUVET. MAM [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • GUATEMALA

    • Écrit par Marie-Chantal BARRE, Carine CHAVAROCHETTE, Noëlle DEMYK, Universalis, Michel GUTELMAN
    • 8 929 mots
    • 9 médias
    ...indiennes se répartissent entre vingt et un groupes ethno-linguistiques mayas, dont quatre d'entre eux, les Quiché, les Kekchi, les Cakchiquel et les Mam, regroupent 81 % de la population indienne. Deux autres groupes, non mayas, sont numériquement très faibles. Il s'agit des Garifuna, issus du métissage...

Voir aussi