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SIDIBÉ MALICK (1936-2016)

Les clichés du photographe malien Malick Sidibé décrivent l’occidentalisation progressive de la ville de Bamako.

Malick Sidibé naît en 1936 à Soloba, au sud du Soudan français (auj. Mali). Il passe son enfance à Fulani, un village peul. Après avoir terminé sa scolarité secondaire en 1952, il se forme à la bijouterie, puis étudie la peinture à l’École des artisans soudanais de Bamako, dont il sort diplômé en 1955. L’année suivante, il devient apprenti auprès du photographe français Gérard Guillat et commence à fixer des scènes du quotidien dans les rues de Bamako, captant l’esprit des habitants d’un pays à l’indépendance toute récente. Sidibé raconte en particulier l’insouciance de la jeunesse malienne dans les boîtes de nuit, lors des mariages, des manifestations sportives et sur les rives (ou dans les eaux) du fleuve Niger. Ses clichés, d’une grande intimité, montrent de jeunes Africains exubérants, ivres de musique occidentale et vêtus à la dernière mode européenne.

Malick Sidibé photographie ainsi les rues de Bamako et la jeunesse malienne pendant vingt ans. Dès 1958, dans le quartier très vivant de Bagadadji à Bamako, il ouvre le studio Malick, qui propose également la réparation d’appareils photographiques. Là, il réalise des milliers de portraits, d’individus ou de groupes : ses sujets, soucieux d’affirmer leur identité de classe moyenne postcoloniale, proposent souvent une image fortement idéalisée d’eux-mêmes. À partir de 1978, il travaille exclusivement en studio, abandonnant les rues de la capitale.

Malick Sidibé reste inconnu en dehors du Mali jusqu’au début des années 1990, lorsque le critique d’art André Magnin, en visite à Bamako pour rencontrer le photographe malien Seydou Keïta, est déposé par erreur à son studio. André Magnin commence alors à faire connaître les clichés de Malick Sidibé à l’international, et publie une monographie sur l’artiste en 1998. Le photographe participe aux premières rencontres internationales de Bamako en 1994. Après cette biennale, il présente son travail dans de nombreuses expositions collectives et personnelles en Europe, aux États-Unis et au Japon. En 2003, Malick Sidibé reçoit le prix international de la photographie décerné par la fondation Hasselblad. En 2007, il est le premier photographe et le premier Africain à voir l’ensemble de sa carrière récompensée par un lion d’or à la biennale de Venise.

Malick Sidibé meurt à Bamako le 14 avril 2016.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. SIDIBÉ MALICK (1936-2016) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • PHOTOGRAPHIE AFRICAINE

    • Écrit par Vincent GODEAU, André MAGNIN
    • 4 849 mots
    • 2 médias
    ...une nouvelle génération de photographes très mobiles, totalement impliqués dans la vie culturelle et sociale dont ils sont à la fois acteurs et témoins. Le Malien Malick Sidibé, diplômé en 1955 de l'École nationale des arts de Bamako, réalise alors ses premiers reportages. Très apprécié par la jeunesse...

Voir aussi