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LONDRES (JEUX OLYMPIQUES DE) [2012] Contexte, organisation, bilan

Le 6 juillet 2005, vers 13 heures, un silence assourdissant s'abat sur Paris. En effet, Jacques Rogge vient de décacheter la précieuse enveloppe et de mettre fin au suspense : « London » s'affiche sur les écrans de télévision du monde entier. Ainsi, le C.I.O., réuni pour sa cent dix-septième session à Singapour, attribue à Londres, au quatrième tour de scrutin, par cinquante-quatre voix contre cinquante pour Paris, l'organisation des XXVIIes jeux Olympiques d'été. Une telle issue semblait pourtant improbable le 18 juillet 2004. Ce jour-là, le C.I.O. validait la candidature de cinq villes requérantes (Londres, Madrid, Moscou, New York et Paris) pour participer à la course à l'organisation des Jeux de 2012. Néanmoins, le dossier de Londres, qui proposait alors un projet consistant à organiser les compétitions dans les lieux les plus prestigieux de la ville, sans réelles perspectives de développements ultérieurs, avait été jugé sévèrement par les membres du C.I.O. Mais, dès le lendemain, Londres réagissait : Sebastian Coe se voyait nommé à la tête du comité de la candidature londonienne. L'ancien miler, compétiteur-né, personnage charismatique, estimé par le monde du sport, rompu aux joutes politiques, médiatiques et olympiques, allait donner une nouvelle impulsion au projet londonien, modifié en profondeur. Aussi, le 6 juin 2005, la commission d'évaluation du C.I.O. accordait au dossier de Londres, tout comme à celui de Paris, le label de « très grande qualité ». Si les dossiers de Londres et de Paris semblaient d'une valeur équivalente, celui de Londres présentait cependant un défaut de taille : il demeurait totalement virtuel, et paraissait même irréaliste. En effet, la zone de Lower Lea Valley, dans l'Est londonien, où il est prévu d'implanter l'Olympic Park, est alors une friche, et les transports doivent être complètement rénovés. Par ailleurs, à Singapour même, durant la session, Sebastian Coe fait jouer tous ses relais au sein du C.I.O. pour promouvoir la candidature londonienne, alors que le Premier ministre britannique Tony Blair multiplie les entretiens privés avec de nombreux membres du C.I.O. – tout cela étant théoriquement interdit... Toujours est-il que Londres devient la première cité à accueillir les Jeux d'été pour la troisième fois...

Le comité de candidature se transforme immédiatement en comité d'organisation de ces Jeux, le London Organising Committee of the Olympic and Paralympic Games (Locog). Présidé, bien sûr, par Sebastian Coe, il tient sa première réunion dès le 7 octobre 2005. Cependant, il apparaît assez vite que le coût des Jeux de Londres va dépasser de loin le budget présenté au C.I.O. Ainsi, alors que le budget des Jeux de Londres se montait à 4,3 milliards d'euros le 6 juillet 2005, il se voit réévalué à 5,2 milliards d'euros dès 2006. Puis, en mars 2007, le chiffre « réel » est dévoilé : 11,8 milliards d'euros. En juin 2012, Hugh Robertson, ministre britannique des Sports et des jeux Olympiques, annonce fièrement que, dans un contexte de crise économique, le gouvernement est parvenu à rogner 593 millions d'euros sur les dépenses. Toujours est-il que le budget des Jeux de Londres se monte à 11,2 milliards d'euros. En outre, une enquête de Sky Sports, effectuée sur la base de documents officiels, révèle que le montant global des dépenses publiques se situerait à 29,9 milliards d'euros ! Comment expliquer un tel dérapage ? Tout d'abord, la T.V.A. (17,5 p. 100) n'avait curieusement pas été intégrée dans le budget : 1 milliard d'euros s'ajoutent illico à la facture ! Ensuite, un des grands objectifs du Locog et du gouvernement britannique est donc de rénover totalement l'Est londonien, très défavorisé. Mais, avant d'entamer les travaux, l'achat des terrains et la réhabilitation (élimination de produits chimiques,[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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Pour citer cet article

Pierre LAGRUE. LONDRES (JEUX OLYMPIQUES DE) [2012] - Contexte, organisation, bilan [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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