Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BASSANO LES

Fils d'un modeste peintre de l'arrière-pays vicentin, Jacopo da Ponte, dit Bassano, fut le fondateur d'une dynastie de peintres dont la production devait avoir un écho dans toute l'Europe. Jacopo (1510-1592) s'était formé parmi les émules de Titien : Bonifacio de' Pitati, Pordenone, Paris Bordone (La Fuite en Égypte, env. 1534, musée de Bassano, Le Bon Samaritain, musée du Capitole, Rome), avant de connaître les œuvres des maniéristes romains et florentins (Martyre de sainte Catherine, env. 1538, musée de Bassano). Il évoque les thèmes bibliques dans des compositions rustiques, baignées de lueurs crépusculaires, ponctuées de scintillements mystérieux, où les riches troupeaux, les frondaisons profondes, les détails naturalistes concourent à créer un style inédit de pastorale, qui aura immédiatement un grand succès et des prolongements significatifs jusqu'au xviiie siècle. L'originalité de Jacopo est dans la note d'émotion qu'il sait donner à ses tableaux, dans la richesse de certains accents colorés, dans la qualité des paysages étudiés pour la première fois sur le motif. Citons parmi ses œuvres les plus intéressantes la Crucifixion (1562, à San Teonisto de Trévise), la Nativité, peinte en 1568 pour l'église San Giuseppe de Bassano — l'une des plus belles parmi ses nombreuses compositions sur ce thème —, Suzanne et les vieillards (1571, musée de Nîmes), Le Baptême de sainte Lucile (1577, musée de Bassano) jadis dans l'église des Grâces et dont Giambattista Tiepolo admirait tant l'harmonie subtile qu'il écrivit à son fils : « Imagine-toi, Domenico, que j'ai vu un miracle pendant mon voyage à Bassano : une draperie noire qui paraissait blanche. »

Le fils aîné de Jacopo Bassano, Francesco (1549 env.-1592), collabore à certaines de ses toiles (La Circoncision, musée de Bassano, L'Arche de Noé, Palais ducal, Venise) et ne fait que prolonger le style de son père. Mais son troisième fils, Leandro (1557-1622), s'il peint également de nombreuses pastorales, affirme un talent beaucoup plus personnel comme portraitiste (Portrait d'homme, Académie, Venise ; La Vierge et trois magistrats, 1622, Palais ducal ; Homme au livre, galerie Spada, Rome).

— Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE. BASSANO LES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Voir aussi