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LE MÉCANO DE LA "GENERAL" (B. Keaton)

« J'étais plus fier de ce film que de tous ceux que j'ai jamais réalisés », déclare Buster Keaton à propos du Mécano de la « General ». Bien des années après sa réalisation, critiques et public confirmeront ce jugement sur une œuvre qui représente un sommet non seulement de l'art muet, mais du cinéma tout court. Le film révélait un auteur, dans un genre dit inférieur, le burlesque, où dominait Chaplin. Mais en prenant pour point de départ un fait historique de la guerre de Sécession, Keaton réalise Le Mécano de la « General » avec les moyens d'un film dramatique : il s'agit du plus gros budget d'un film burlesque pour l'époque, avec une nombreuse figuration et de vastes plans généraux en décors réels, dignes du Griffith de Naissance d'une nation. À cela s'ajoute le goût d'une authenticité minutieuse, poussé jusqu'à la destruction véritable d'une locomotive sur un pont piégé (les secondes alors les plus coûteuses de l'histoire du cinéma). Tout cela concourt à une construction dramatique d'une rare rigueur et à une mise en scène d'une géométrie poétique hallucinante : le corps de Keaton s'inscrit dans un réseau de lignes verticales et horizontales et de trajectoires invisibles, dessinées par le mouvement incessant du personnage.

— Joël MAGNY

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, chargé de cours à l'université de Paris-VIII, directeur de collection aux Cahiers du cinéma

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Pour citer cet article

Joël MAGNY. LE MÉCANO DE LA "GENERAL" (B. Keaton) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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