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LA DANSE II (H. Matisse)

En tant que panneau décoratif, La Danse II de Matisse (1909-1910) se perçoit difficilement comme un espace illusionniste. D'emblée, sa nature décorative et son format mural l'inscrivent, plus ou moins directement et violemment, dans l'espace réel du spectateur. Les mains disjointes de deux des danseurs révèlent autant leur fougue qu'elles nous invitent, ouvertement, à y prendre part. La complicité des danseurs, leur union dans la nudité et la dynamique de la ronde, supposent la libération d'une sensualité qui, chez Matisse, motivait une préoccupation esthétique majeure dont elle résultait en même temps : « Dire que la couleur est redevenue expressive, affirmait-il, c'est faire son histoire. Pendant longtemps, elle ne fut qu'un complément du dessin. » L'épanchement de la couleur qui dominera son art aurait donc, dans la culture occidentale, la valeur d'un retour de refoulé. Et, en cela, l'hédonisme de Matisse n'est en rien innocent. Il secoue vigoureusement les fondements et les hiérarchies d'un édifice culturel, certes déjà fragilisé depuis la fin du xixe siècle.

— Hervé VANEL

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'art contemporain à l'université de Brown, Rhode Island (États-Unis)

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Pour citer cet article

Hervé VANEL. LA DANSE II (H. Matisse) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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