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KAMILAROI ou GAMILARAAY

Le terme kamilaroi ou gamilaraay (qui vient de kami, ou gamil, non et araay, ayant), désignerait le langage utilisé par les tribus du nord-est de la Nouvelle-Galles du Sud en Australie dont les Kamilaroi font partie.

Partageant le même mode de vie que la plupart des aborigènes australiens (nomadisme, cueillette et chasse), leur organisation matrimoniale est un exemple de système à quatre sections se répartissant comme suit : Ipai-Kambu-Mari-Kabi. Les règles de mariage et de filiation associées à ces classes peuvent être représentées par  :

Kambu=mari, Ipai=Kabi, Kambu ↔Kabi

où le signe = représente la réunion des sections qui pratiquent les échanges matrimoniaux et où les flèches relient les sections de la mère et de l'enfant.

Cela signifie que, si un homme Kambu épouse une femme de la section Mari, leur enfant sera Kabi, ou bien que, si un homme Kabi se marie avec une femme Ipai, leur enfant sera Kambu.

Ce système détermine une répartition des parents : si un homme est Kambu et sa femme est Mari, leur enfant est Kabi, la femme du fils est Ipai, enfin l'enfant du fils sera de nouveau Kambu.

Aussi cette répartition s'accomplit sur la base des lignes de générations alternées et de cousins croisés. Ainsi : frères et sœurs, les enfants du fils et le père du père d'un homme Kambu appartiennent à la même section que lui ; tandis que ses cousins croisés, son épouse, le mari de sa sœur, la femme du frère de la mère de sa mère, les enfants du fils de sa sœur sont Mari. Par conséquent, on voit que les cousins croisés de Kambu se trouvent chez les Mari et vice versa ; il en est de même pour les Ipai et les Kabi.

À partir de ce système à sections exogamiques (qui écarte les unions entre parents proches mais qui n'exclut pas le mariage entre cousins croisés), les Kamilaroi appliquent une filiation matrilinéaire : une femme, ses filles, les filles de ses fils alterneront entre les sections Mari-Kabi si la mère est Mari ou Kabi, ou entre Kambu et Ipai si la mère est Kambu ou Ipai. Autrement dit, les couples ou cycles Kambu-Ipai, et Mari-Kabi se comportent chacun comme deux moitiés matrilinéaires. Il s'ensuit que le totémisme est matrilinéaire et, par conséquent, le mariage entre un homme et une femme de même totem est interdit.

Comme dans toute l'Australie, le totémisme contribue au fonctionnement de la société ; de plus, il s'inscrit de façon traditionnelle en même temps que l'ensemble des règles sociales chez le jeune Kamilaroi par la cérémonie Bora (ou Bura), première étape de renaissance à la vie.

— François ZACOT

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