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GIL ROBLES JOSÉ MARÍA (1898-1980)

Homme politique espagnol, né le 27 novembre 1898 à Salamanque, mort le 14 septembre 1980 à Madrid.

Juriste de formation, professeur de droit, José María Gil Robles dirige le parti catholique de l'Action populaire (Acción Popular) dans la première phase anticléricale de la IIe République (1931-1936), lorsqu'il forme la coalition de la Confédération espagnole des droites autonomes (C.E.D.A, Confederación Española de Derechas Autónomas) en 1933. Ce parti obtient la majorité aux élections de novembre – scrutin marquant le premier vote des femmes. Pourtant, par crainte de la réaction des partis de gauche dans l'hypothèse où l'administration serait confiée à Gil Robles, à qui l'on prête le dessein de restaurer la monarchie dans un État corporatif catholique inspiré du modèle autrichien, le président Alcalà Zamora charge le radical Alejandro Lerroux de constituer un gouvernement. C'est donc de l'extérieur que la C.E.D.A apporte son soutien à Lerroux, puis à son successeur Ricardo Samper, jusqu'en octobre 1934, date à laquelle Lerroux met en place un nouveau cabinet ouvert à des ministres « cédistes ». L'insurrection éclate aussitôt à l'initiative des organisations de gauche. La crise gouvernementale de mars 1935 trouve un règlement lorsque Lerroux forme une nouvelle administration, au sein de laquelle – fait notable – Gil Robles est ministre de la Guerre. Son mandat se prolonge sous Joaquín Chapaprieta, mais, en décembre 1935, il démissionne conjointement avec ses homologues « cédistes ».

Aux élections suivantes de février 1936, Gil Robles conduit le Front national, qui regroupe tous les partis de droite. Mais bien que la C.E.D.A s'impose aux nouveaux Cortes comme premier parti unique, c'est le Front populaire, coalition des formations de gauche, qui remporte la majorité absolue des sièges. Les partisans de Gil Robles se mettent à contester sa stratégie de conquête du pouvoir par la voie pacifique : les classes moyennes se détournent et les militants extrémistes rejoignent à la Phalange Ramón Serrano Súñer, jusqu'alors chef de la Jeunesse d'Action populaire – organisation intégrée à la C.E.D.A. Si Gil Robles demeure le principal représentant de l'opposition aux Cortes, il se fait toutefois inexorablement éclipser par le monarchiste José Calvo Sotelo. En juillet 1936, ce dernier est assassiné dans un complot tramé par des militants républicains. Gil Robles, lui, en réchappe. Peu après le déclenchement de la guerre civile, il met sur pied à Lisbonne, en collaboration avec Nicolás Franco, une mission ayant pour but l'achat d'armes à destination des insurgés nationalistes. À la fin de la guerre, Gil Robles se retire presque totalement de la vie publique. Quoique vivant en exil de 1936 à 1953, puis de 1962 à 1964, il œuvre inlassablement à la création d'un Parti démocrate chrétien en Espagne, à la tête duquel, après la mort de Franco en 1975, il refait une brève apparition sur la scène politique.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. GIL ROBLES JOSÉ MARÍA (1898-1980) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ESPAGNE (Le territoire et les hommes) - De l'unité politique à la guerre civile

    • Écrit par Henri LAPEYRE
    • 14 344 mots
    • 18 médias
    ...chrétienne, mais assez conservateurs, qui n'avaient pas pris parti officiellement sur la question du régime, et dont le chef était un professeur de droit, Gil Robles. Le pouvoir revint aux radicaux, soutenus par la C.E.D.A. L'année suivante, le rapprochement entre Lerroux et Gil Robles se traduisit par l'entrée...

Voir aussi