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JEUX OLYMPIQUES Les symboles olympiques

L'hymne olympique

L' hymne olympique fut créé par deux artistes grecs pour les Iers Jeux d'Athènes en 1896. Spyridon Samaras, compositeur alors célèbre mais tombé dans l'oubli depuis lors, signe la musique ; Costis Palamas, poète reconnu, écrit les paroles de la cantate : « Esprit antique et éternel, créateur auguste/ de la beauté, de la grandeur et de la vérité/ Descends ici, parais, brille comme l'éclair,/ Dans la gloire de la terre et de ton ciel./ Dans la course et la lutte et le poids/ Des nobles jeux éclaire l'élan,/ Prépare la couronne faite de la branche immortelle,/ Et donne au corps la force de l'acier et la dignité./ Les campagnes, les monts, les mers brillent autour de toi,/ Comme un grand temple fait de pourpre et de blancheur,/ Et dans le temple ici accourent tous les peuples/ Pour se prosterner devant toi, Esprit antique et éternel. »

Mais cet hymne olympique ne perdure pas : aucun hymne n'est interprété aux Jeux de Paris (1900) et de Saint Louis (1904). En 1908, à Londres, on joue l'hymne national britannique. Dès lors, à l'occasion des cérémonies, les comités d'organisation laissent libre cours à leur imagination – ou à leur manque d'imagination – en ce qui concerne l'hymne : aucun hymne, hymne national, hymne spécialement composé pour les Jeux. Le choix d'un hymne spécifique reflète souvent l'air de l'époque. Ainsi, pour les Jeux de Berlin en 1936, la composition de l'hymne olympique est confiée à Richard Strauss. Dans un premier temps, on retient des paroles du poète Wilhelm von Scholz pour accompagner la musique du maître ; mais le régime nazi juge celles-ci trop « nationalistes » pour servir leur entreprise de duperie vis-à-vis de l'opinion mondiale, et les nazis le remplacent par le texte mièvre d'un obscur acteur, Robert Lubahn. En 1948, pour les Jeux de Londres, le comité d'organisation choisit une musique composée en 1936 par Roger Quilter pour accompagner le Non Nobis Domine de Rudyard Kipling : grâce au chef d'orchestre Malcolm Sargent et à mille deux cents choristes, c'est une magnifique réussite. En 1956, pour les Jeux de Melbourne, un texte de Pindare est retenu et on lance un concours international pour la musique : la partition dodécaphonique de Michal Spisak est retenue. Néanmoins, un imbroglio juridique concernant les droits d'auteur s'ensuit. En 1958, lors de sa session annuelle tenue à T̄okȳo, le C.I.O. décide donc que la cantate créée par Spyridon Samaras et Costis Palamas en 1896 deviendra pour toujours l'hymne olympique officiel à partir des Jeux de Rome en 1960.

L'hymne olympique retentit lors de toutes les cérémonies officielles et en ouverture de chaque session du C.I.O. Comme le drapeau olympique remplaça les oriflammes nationales, il se substitua à l'hymne national lors des remises de médailles quand la situation politique l'exigeait (pour l'équipe unifiée des deux Allemagnes de 1956 à 1964 ; pour les délégations occidentales qui ne boycottèrent pas les Jeux de Moscou en 1980).

— Pierre LAGRUE

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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Pour citer cet article

Pierre LAGRUE. JEUX OLYMPIQUES - Les symboles olympiques [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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