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TRILLAT JEAN-JACQUES (1899-1987)

Parisien d'origine, engagé volontaire lors de la Première Guerre mondiale, Jean-Jacques Trillat, ingénieur de l'École de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris, s'initie aux recherches expérimentales sur les rayons X dans le laboratoire de Maurice de Broglie.

Il commence à la même époque quelques travaux de physique biologique à l'Institut Pasteur. Pendant huit années, il prépare sa thèse de doctorat dans le laboratoire de recherches sur les rayons X, il soutiendra cette thèse en 1926 et les résultats rassemblés dans son travail sur l'emploi des rayons X comme moyen d'investigation des structures matérielles attirent déjà l'attention.

Une découverte extraordinaire, celle du phénomène de la diffraction des électrons par C. J. Davisson et L. H. Germer en 1927, allait ouvrir à ses recherches d'autres méthodes et des voies d'investigation nouvelles. Il entreprend alors des études sur les corps gras et sur les phénomènes de lubrification. L'Académie des sciences lui décerne le prix Hughes en 1929.

À trente-quatre ans, en 1933, il est nommé professeur titulaire de physique générale à la faculté des sciences de Besançon. Il organise là un laboratoire et un centre de recherches où viennent se former de nombreux chercheurs français et étrangers désireux de s'initier aux techniques d'études des structures matérielles.

En 1935, il reçoit le prix Saintour. Mobilisé en 1939 comme lieutenant d'artillerie et chargé de mission par le ministère de la Guerre et de l'Air, il organise et dirige un service de contrôle des blindages et pièces d'aviation, faisant appel aux méthodes modernes d'investigation par les rayons X.

En 1945, le C.N.R.S. le charge d'organiser et de diriger à Bellevue un grand laboratoire de recherches consacrées à l'étude des structures matérielles à l'aide des rayons X et des électrons. En 1946, il reçoit le prix Marie Guido Triossi. Directeur du laboratoire de Bellevue, il est appelé en 1956 à la faculté des sciences de Paris où une chaire de microscopie et de diffraction électroniques est créée pour lui. L'Institut de France lui décerne, cette année-là, le grand prix Jaffé.

Les recherches de Jean-Jacques Trillat sont centrées sur l'étude de la disposition et de l'orientation des éléments constituant la matière sous ses diverses formes, solide ou liquide, amorphe ou cristalline. Il s'est spécialisé dans le domaine des phénomènes localisés à la surface des corps. En effet, c'est dans les structures superficielles que réside l'origine de mécanismes aussi importants que l'adsorption, la catalyse, la corrosion, l'adhésion, la lubrification, l'effet photoélectrique, les échanges biologiques. Il utilise le phénomène de la diffraction des rayons X, notamment pour mesurer la longueur des molécules organiques, la fixation et l'orientation des molécules de corps gras sur un support métallique ; il en tire une interprétation concernant la lubrification, dont l'intérêt scientifique est grand et dont les applications industrielles sont considérables. Il perfectionne la microradiographie par rayons X, invente la radiographie et la microradiographie électroniques en utilisant l'effet photoélectrique secondaire des rayons X.

Devenu un maître incontesté dans le triple domaine des rayons X, de la diffraction électronique et de la microscopie électronique, il entre à l'Académie des sciences en 1959 et poursuit son œuvre pendant de nombreuses années encore.

—  E.S.P.C.I.

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Écrit par

  • : Association des anciens élèves de l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris

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E.S.P.C.I.. TRILLAT JEAN-JACQUES (1899-1987) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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