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BREL JACQUES (1929-1978)

Jacques Brel - crédits : Keystone/ Getty Images

Jacques Brel

L'ombre de Brel plane, depuis les années 1960, sur la chanson d'expression francophone sans avoir jamais perdu de sa présence. Sa puissance scénique, la force de ses interprétations, l'évidence de certains de ses refrains ont fait de lui une figure mythique que saluent aussi bien les gardiens de la chanson poétique que les défenseurs du rock. Ses chansons, construites autour d'une situation (Zangra), d'une crise émotionnelle (Mathilde) ou d'un personnage (Jef), sont colorées comme un tableau de Bruegel. Il ose des caricatures à la limite du grotesque (Les Bigotes), se donne souvent le rôle de la victime (La Fanette), de l'idiot (Madeleine), de celui qui reste en marge d'un monde peuplé d'adultes mesquins et cruels. Son univers cherche, en effet, à garder la pureté de l'enfance. Il dénonce ceux qui se perdent dans les compromissions, ceux qui vénèrent les institutions ou s'enferment dans des règles de vie artificielles et sectaires.

Ces gens-là

Fils d'un industriel bruxellois, Jacques Romain Georges Brel naît le 8 avril 1929 à Schaerbeek, une commune de la capitale belge. Il grandit dans un milieu bourgeois, entre le collège Saint-Louis, à Bruxelles, et le mouvement de jeunesse scout – son totem est Phoque hilarant –, pratique le football ainsi que le théâtre dans la troupe de son collège, et se destine, tout naturellement, à succéder à son père.

À quinze ans, il écrit ses premiers poèmes et gratte une guitare pour les mettre en musique. Ses résultats scolaires sont loin d'être exceptionnels. À dix-huit ans, après avoir devancé l'appel et effectué son service militaire, il suit son frère aîné, Pierre, et intègre l'usine de cartonnerie, où il est affecté à la commercialisation du carton ondulé. Ce travail ne le passionne guère et, parallèlement, il s'investit dans un mouvement de jeunes catholiques, La Franche Cordée, dont il devient président en 1949. C'est dans ce groupe qu'il fait ses premières armes sur scène. Tous les dimanches, à bord d'un véhicule emprunté à l'usine, la petite troupe va d'hôpitaux en maisons de retraite pour présenter des spectacles composés de textes de Villon ou de Saint-Exupéry adaptés par Jacques. Il écrit, compose et chante des chansons d'inspiration catholique que le grand public découvrira des années plus tard : Le Diable, Sur la place, Il peut pleuvoir, Il nous faut regarder...

C'est à La Franche Cordée qu'il rencontre Thérèse Michielsen, dite Miche, qu'il épousera à vingt et un ans, le 1er juin 1950. Le 6 décembre 1951 naîtra Chantal, la première de leurs trois filles. Fidèle à son éducation conservatrice, Jacques Brel restera marié toute sa vie à Miche, malgré une vie privée notoirement mouvementée.

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Alain POULANGES. BREL JACQUES (1929-1978) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Jacques Brel - crédits : Keystone/ Getty Images

Jacques Brel

Jacques Brel à l'Olympia, 1964 - crédits : D. Frasnay/ AKG-images

Jacques Brel à l'Olympia, 1964

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