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SEIPEL IGNAZ (1876-1932)

Prélat autrichien, disciple de Mgr Schindler, Ignaz Seipel succède à celui-ci comme professeur de théologie morale à l'université de Vienne. Il publie, en 1907, un ouvrage sur l'enseignement économique des Pères de l'Église et, en 1916, un livre politique sur la nation et l'État. Conseiller personnel du dernier empereur, Seipel se rallie à la République et, élu député en 1919, il devient très vite le chef du Parti chrétien social. Prêtre, intellectuel, politique, il domine de sa personnalité l'histoire de l'Autriche de l'après-guerre. Adversaire de la social-démocratie, favorable à un État corporatif autoritaire, il est hostile à un Anschluss qui engloberait l'Autriche dans une Allemagne protestante. Cependant, cet homme d'État étouffe dans la petite Autriche d'après le traité de Saint-Germain. Il devient chancelier en 1922, alors que son pays souffre d'une inflation catastrophique. Il obtient l'emprunt d'État autrichien garanti par la Société des Nations et impose une politique d'austérité budgétaire. Après le recul des chrétiens sociaux aux élections de 1924, Mgr Seipel, qui a été victime d'un attentat, abandonne le pouvoir. Il revient à la Chancellerie en 1927. Des incidents sanglants opposent, le 15 et le 16 juillet 1927, la police et les manifestants socialistes à Vienne. Désormais, l'hostilité du chancelier à la social-démocratie est sans remède, ce qui contribuera à affaiblir la République autrichienne. Mgr Seipel démissionne à Pâques 1929. La crise économique ébranle alors ce pays que la politique de Mgr Seipel et de son héritier spirituel, Dollfuss, aura contribué à diviser.

— Jean-Marie MAYEUR

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Écrit par

  • : professeur d'histoire contemporaine à l'université de Paris-IV-Sorbonne.

Classification

Pour citer cet article

Jean-Marie MAYEUR. SEIPEL IGNAZ (1876-1932) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AUTRICHE

    • Écrit par Roger BAUER, Jean BÉRENGER, Annie DELOBEZ, Universalis, Christophe GAUCHON, Félix KREISSLER, Paul PASTEUR
    • 34 125 mots
    • 21 médias
    ...fonctionnaires, des militaires à réinsérer sans en avoir les moyens économiques. L'État déclaré en faillite doit être placé sous contrôle de la Société des Nations. En mai 1922, Mgr Seipel, prélat chrétien-social, accède au pouvoir et conduit une politique d'assainissement financier. Une nouvelle monnaie, le schilling,...

Voir aussi