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RICHARDSON HENRY HOBSON (1838-1886)

Architecte américain, souvent considéré comme l'un des fondateurs de l'école de Chicago, bien qu'il se soit fixé à New York, puis à Brookline (Massachusetts) et qu'il ait surtout construit à Boston. Diplômé de Harvard (1858), il se rend à Paris, entre à l'École des beaux-arts dans l'atelier d'André puis travaille dans l'agence de Labrouste. Il obtient un succès considérable après son retour aux États-Unis, où il reçoit des commandes dont le nombre ira s'amplifiant jusqu'à sa mort. L'originalité de son œuvre, qui provient de l'unité réalisée entre la fonction, la masse et la décoration, l'a fait qualifier de premier architecte de son pays ayant fait preuve d'un style personnel dégagé des influences européennes. Il ne faut pourtant rien exagérer. L'art byzantin et l'art roman lui ont donné un répertoire formel et décoratif qui marque profondément l'ensemble de ses créations, particulièrement ses églises (Trinité de Boston, 1873-1877, qui assoit sa réputation) et ses édifices publics (hôpital de Buffalo, 1872 ; prison de Pittsburgh, 1884-1888). Ses maisons ont une parenté évidente avec les constructions anglaises contemporaines de Shaw ou de Webb ; l'accent y est mis sur le confort et la pénétration de la lumière : ouverture de larges fenêtres en fonction des besoins sans souci de symétrie dans les façades. Mise à part cette architecture domestique, où il utilise brique et tuile, Richardson a un goût marqué pour les matériaux bruts, grossièrement taillés (granit ou autres pierres dures de couleur) qui donnent à ses monuments un aspect de lourdeur et de solidité typiques. Il s'avère très éclectique dans ses sources d'inspiration ; mais ses meilleures réussites sont celles où il fait preuve d'une totale simplicité. Son chef-d'œuvre fut le magasin de vente en gros Marshall Field à Chicago (1885-1887, démoli en 1930), magnifique exemple d'immeuble commercial adapté à sa fonction, bien que l'ossature métallique interne disparût totalement derrière de sobres façades de maçonnerie porteuse dont toute ornementation avait été bannie.

— Yves BRUAND

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'art à l'université de Toulouse-Le-Mirail, archiviste-paléographe, docteur ès lettres

Classification

Pour citer cet article

Yves BRUAND. RICHARDSON HENRY HOBSON (1838-1886) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) - L'architecture

    • Écrit par Claude MASSU
    • 12 026 mots
    • 9 médias
    Henry Hobson Richardson (1838-1886) a parfois été considéré comme le fondateur de l'architecture moderne aux États-Unis. C'est peut-être exagérer le côté novateur de son architecture, mais il n'en reste pas moins que son influence a été grande. Sa carrière relativement brève mais très féconde s'inscrit...
  • HISTORICISME, art

    • Écrit par Hubert DAMISCH
    • 4 661 mots
    • 8 médias
    ...anglaise. Et il n'est pas jusqu'au plus grand architecte américain de l'époque qui précéda immédiatement l'explosion de l'architecture moderne à Chicago, Henry Hobson Richardson (1838-1886), qui n'ait emprunté à l'exemple britannique ; encore ses gares, ses églises, ses bibliothèques, ses maisons...

Voir aussi