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HATA CHITEI (XIe s.)

De Hata Chitei (ou Chishin), originaire d'Ōnami dans l'ancienne province de Settsu, l'actuel Ōsaka, on ne connaît qu'une seule œuvre : la Vie du prince Shōtoku, peinte en 1069, pour le pavillon des Peintures aux monastères du Hōryū-ji, dont Shōtoku était le fondateur.

Une seule œuvre, mais chargée d'importance, car, si la période Heian (794-1185) est représentée par quelques artistes de l'e-dokoro (Office de peinture attaché à la cour impériale), c'est dans les limites des citations documentaires. Les peintures qui subsistent de cette époque restent sans paternité. Aussi cette œuvre de l'artiste provincial qu'était Hata Chitei revêt-elle une valeur primordiale, celle d'être la plus ancienne peinture japonaise attribuée avec certitude.

Hata Chitei et les milieux picturaux de la période Heian

La commande de l'œuvre en question à Hata Chitei est notamment attestée par un document du xie siècle appartenant aux archives du Hōryū-ji (elles-mêmes compilées aux xiiie et xive siècles). Or, qu'un monastère aussi prestigieux que le Hōryū-ji ait confié un travail d'une telle importance à un peintre local tend à prouver qu'à cette époque, en marge de l'e-dokoro, existaient déjà des écoles régionales comptant des maîtres de talent. Et le fait que ces groupes provinciaux, héritiers plus directs de la tradition Nara, ne fussent pas intégrés à l'atelier de la cour impériale, suggère leur relation étroite avec les puissants monastères installés à l'écart de la capitale. Le cas de Hata Chitei semble illustrer cet état de fait à l'époque Heian.

Par ailleurs, les témoignages anciens sur Hata Chitei se bornent à lier son nom à la Vie du prince Shōtoku. Mais une restauration opérée en 1909-1910 sur une statue du même prince (dans les collections du Hōryū-ji) y fit découvrir, dissimulé à l'intérieur, un document contemporain de son exécution. Le précieux papier signale que la statue remonte à 1069, qu'elle est l'œuvre du sculpteur Enkai et qu'elle fut peinte par Hata Chitei.

Sur la vie et l'œuvre du peintre, aucune autre information ne nous est parvenue. Mais on sait que le nom de famille, Hata, fut porté dès la période Asuka (552-645) par des artisans coréens naturalisés, qui introduisirent au Japon plusieurs industries d'art, et, à la période Nara (645-794), par des peintres. Le second groupe familial semble issu du premier et l'on peut penser que Hata Chitei est leur descendant.

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Écrit par

  • : conservatrice des collections Japon, Chine et Corée aux Musées royaux d'art et d'histoire, Bruxelles, gestionnaire des musées d'Extrême-Orient

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Pour citer cet article

Chantal KOZYREFF. HATA CHITEI (XIe s.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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