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HOLST GUSTAV (1874-1934)

De son vrai nom Gustavus Theodore von Holst, il est, avec Frederick Delius et Edward Elgar, l'une des figures dominantes de la musique anglaise de la première moitié du xxe siècle. Il naît à Cheltenham le 21 septembre 1874, dans une famille d'origine suédoise ; ses parents lui donnent une formation de pianiste et d'organiste. Au Royal College of Music de Londres, où il est admis en 1895, il travaille le piano avec Herbert Sharpe et la composition avec Charles Villiers Stanford et Rockstro. Il étudie également le trombone, qu'il pratique dans divers orchestres londoniens jusqu'en 1905, date à laquelle il est nommé directeur musical à St. Paul's Girls' School. Deux ans plus tard, il est responsable de la musique au Morley College de Londres, où il donnera en 1911 la première exécution moderne de l'opéra de Purcell The Fairy Queen. Il conservera ces deux postes jusqu'à la fin de sa vie. En 1907, il compose Somerset Rhapsody et, en 1913, St. Paul's Suite, deux œuvres puisées aux sources de la musique populaire britannique. Il trouve ainsi une voie originale qui lui permet de se situer en marge du courant impressionniste, auquel adhère Delius, et du postwagnérisme, qui trouve de nombreux adeptes en Grande-Bretagne. Il s'intéresse également à la philosophie orientale, apprend le sanskrit pour mettre en musique la poésie hindoue (Choral Hymns from the Rig Veda, quatre recueils, 1908-1912) et recherche dans l'œuvre de Purcell les racines d'une authentique musique anglaise.

Pendant la Première Guerre mondiale, il séjourne à Thessalonique et à Constantinople, où il participe aux activités musicales des troupes britanniques. En 1917, il compose The Hymn of Jesus pour chœur et orchestre d'après un évangile apocryphe écrit en grec, partition dans laquelle il se tourne largement vers le plain-chant. En 1919, il est nommé professeur de composition au Royal College of Music de Londres ; mais sa santé précaire et un accident survenu en 1923 l'empêcheront d'exercer plus longtemps.

En 1916, il a présenté cinq mouvements de sa suite pour orchestre Les Planètes, qui sera créée intégralement en 1920 et assurera sa notoriété. Cette partition au lyrisme direct et à l'orchestration brillante traduit les préoccupations astrologiques de Holst. Elle est devenue un des éléments de base du répertoire des orchestres britanniques, au même titre que Daphnis et Chloé de Ravel en France ou que les poèmes symphoniques de Richard Strauss en Allemagne. On retrouve une veine analogue dans des œuvres symphoniques postérieures comme A Fugal Overture (1922) ou Egdon Heath (1927).

Les tentatives de Holst dans le domaine lyrique ne seront pas vraiment convaincantes : Savitri, opéra de chambre d'après une épopée sanskrite (1908), The Perfect Fool (1921), dont l'ouverture et le ballet sont restés au répertoire, At the Boar's Head, qui reprend un épisode de Falstaff (1924), ou The Tale of the Wandering Scholar (1929-1930), remaniée en 1951 par Benjamin Britten sous le titre The Wandering Scholar. Quelques œuvres originales comme A Fugal Concerto pour flûte, hautbois et cordes (1923), le Concerto pour deux violons et orchestre (1929) reflètent un sens des combinaisons instrumentales inusitées et une palette sonore qui s'affine au fil des années vers un dépouillement parfois excessif. Dans Lyric Movement pour alto et orchestre, seul mouvement achevé d'un projet de plus vaste envergure (1933), on décèle une veine plus lyrique qui aurait pu faire de lui un compositeur très populaire. Mais c'est surtout dans le domaine de la musique chorale qu'il donne le meilleur de lui-même : Ode to Death pour chœur et orchestre (1919) ou Choral Symphony (1925) traduisent une parfaite connaissance des moyens vocaux de masse qu'il avait découverts au contact des chorales d'amateurs, alors que les[...]

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

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Pour citer cet article

Alain PÂRIS. HOLST GUSTAV (1874-1934) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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