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GUO MORUO[KOUO MO-JO](1892-1978)

Guo Moruo est le nom de plume de Guo Kaizhen, écrivain, savant et homme politique. Sa contribution la plus importante au domaine de la culture chinoise consiste sans doute dans ses études, qui font autorité, à propos des inscriptions anciennes sur os oraculaires et vases de bronze. Mais il fut également un artiste engagé, marqué par le romantisme européen et qui trouva plus d'une fois son inspiration dans l'histoire.

Une vie mouvementée

Né en 1892 dans l'ouest du Sichuan, non loin du mont Emei, dans une famille de propriétaires terriens et d'entrepreneurs, il manifesta dès son jeune âge un caractère combatif, qui lui valut d'être mis à la porte de plusieurs écoles. En 1913, refusant un mariage, il s'enfuit à Tianjin et de là au Japon pour y étudier la médecine, qu'il ne pratiqua jamais par suite d'une surdité partielle venue d'une attaque de typhoïde dans son enfance. Il était, depuis plusieurs années déjà, attiré par la littérature et s'était lié d'amitié avec d'autres écrivains, notamment Cheng Fangwu, Yu Dafu, Tian Han, Zhang Ziping. C'est avec eux que fut fondée à Tōkyō, en 1921, une société littéraire appelée Création (Chuangzao) qui édita plusieurs périodiques portant ce nom. Les principaux écrivains y furent Guo Moruo et Yu Dafu. Les membres du groupe étaient liés plutôt par des affinités d'idéal et de goûts que par un programme clairement défini. Tous avaient de forts penchants révolutionnaires : Cheng Fangwu se rendra un peu plus tard dans les zones soviétiques du Sud et Guo Moruo, après avoir été doyen de la faculté de littérature à l'université Sun Yat-sen à Canton, se joignit à l'armée révolutionnaire et participa au soulèvement de Nanchang en août 1927. Forcé de s'enfuir au Japon, il y resta jusqu'au début de la guerre sino-japonaise pour regagner en 1937 Chongqing, où il tint divers postes importants dans le gouvernement de coalition. Après un séjour en U.R.S.S. pendant la guerre civile, il fut nommé, à la fondation de la république populaire de Chine, vice-président de l'Assemblée politique consultative du peuple chinois, vice-président du gouvernement, président de l'Academia sinica, etc.

— Jaroslav PRUSEK

De l'avènement de la république populaire de Chine à sa mort, Guo Moruo continua à écrire et à publier des recueils de poèmes, des pièces de théâtre, des études critiques. Les Œuvres complètes ont été publiées en dix-sept tomes, entre 1957 et 1963, et rééditées par la suite.

— Michelle LOI

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Écrit par

  • : ancienne élève de l'École normale supérieure de jeunes filles, agrégée de l'Université (lettres), docteur d'État, professeur honoraire à l'université de Paris-VIII, département de littérature générale, domaine chinois
  • : membre honoraire de l'Académie des sciences de Tchécoslovaquie

Classification

Pour citer cet article

Michelle LOI et Jaroslav PRUSEK. GUO MORUO [KOUO MO-JO] (1892-1978) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHINOISE (CIVILISATION) - La littérature

    • Écrit par Paul DEMIÉVILLE, Jean-Pierre DIÉNY, Yves HERVOUET, François JULLIEN, Angel PINO, Isabelle RABUT
    • 47 507 mots
    • 3 médias
    ...Shanghai la Ligue des écrivains chinois de gauche. Les principaux protagonistes de Création furent Yu Dafu (1896-1945), auteur souvent morbide, et surtout Guo Moruo (1892-1978), une des plus grandes figures de la littérature chinoise contemporaine. Poète, romancier, dramaturge, auteur d'une vaste ...
  • YU DAFU [YU TA-FOU] (1896-1945)

    • Écrit par Michelle LOI
    • 660 mots

    Né dans le Zhejiang, Yu Dafu appartient à une famille de propriétaires terriens d'aisance moyenne. Après des études secondaires à Hangzhou et dans une école de la mission américaine, il passe à l'université impériale de Tōkyō où il se spécialise à la fois en économie politique et en lettres allemandes,...

Voir aussi