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TCHOUKRAÏ GRIGORI NAOUMOVITCH (1921-2001)

Réalisateur soviétique, né en Ukraine, dans le kolkhoz de ses parents cultivateurs, G. N. Tchoukhraï s'intéresse, dès son adolescence, à la fois à la technique et aux arts, en particulier au théâtre amateur. Il fait la guerre et participe à la bataille de Stalingrad. Il se présente à l'Institut des études cinématographiques de Moscou, où Serge Youtkevitch l'admet sans examen sur sa réponse : « Ce qui me touche le plus, c'est la nature, mais l'essentiel, c'est tout de même l'homme. » Il poursuit ses études, marqué par ses maîtres, Dovjenko, Romm, et son ami Donskoï. Il ne réalise aucun court métrage d'exercice et présente en 1956, année qui marque le début de la « déstalinisation », comme film de fin d'études, une adaptation d'une nouvelle de Boris Lavrenev, que Protazanov avait déjà filmée en 1927 : Le Quarante et Unième (Sorok pervyj). Tchoukhraï dispose d'un chef opérateur de premier rang, Ouroussevski ; il peut choisir ses comédiens : son film étonne le monde, car il traite du conflit entre l'amour et l'idéal communiste. « C'est en artiste que j'ai réalisé mon film, non en doctrinaire [...]. Il est dirigé tout entier contre le dogmatisme... » Sur la même lancée, il tourne, en 1957, La Ballade du soldat (Ballada o soldate), tendre idylle entre un jeune soldat permissionnaire et une blonde adolescente, au cours d'un voyage en train qui lui découvre les misères physiques, matérielles et morales de la guerre. Dans Ciel pur (Čistoe nebo, 1961), il reste fidèle à son thème : l'amour contrarié par la guerre. On y retrouve la fraîcheur et la gravité heureusement dosées dans la peinture des sentiments. Il réussit moins dans l'expression des idées. Plus intimiste, plus attendri, Il était une fois un vieux et une vieille (Žili byli starik so starukhoj, 1965) recherche la simplicité dans la peinture psychologique. C'est un film agréable et mélancolique. À partir de 1965, il dirige, dans le cadre de la Mosfilm, un studio expérimental, ouvert aux jeunes cinéastes. En 1972, il tourne La Mémoire (Pamjat'), où il poursuit la tâche qu'il s'est fixée : « L'écran mondial est aujourd'hui l'arène d'une bataille pour l'homme et contre l'homme. Notre devoir est de défendre les valeurs humaines. » Suivent Le Marécage (Trjasina, 1977) et La vie est belle (Žizn prekrasna, 1980).

— Victor BACHY

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Pour citer cet article

Victor BACHY. TCHOUKRAÏ GRIGORI NAOUMOVITCH (1921-2001) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • RUSSE CINÉMA

    • Écrit par Bernard EISENSCHITZ
    • 10 135 mots
    • 6 médias
    ...intrigues individuelles non exemplaires. À partir de 1956, année du XXe congrès, surgit une nouvelle génération, dont le premier représentant est Grigori Tchoukhraï avec Le Quarante et Unième (1956), hymne à l'amour et à la liberté qui déplace le centre d'intérêt du film muet de Protazanov dont...

Voir aussi