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SARAGAT GIUSEPPE (1898-1988)

Giuseppe Saragat, 1964 - crédits : Dufeto/ Hulton Archive/ Getty Images

Giuseppe Saragat, 1964

Président de la République italienne de 1964 à 1971. Giuseppe Saragat, diplômé en sciences économiques et commerciales de l'université de Turin, adhère en 1922 à la section locale du Parti socialiste italien (P.S.I.). Collaborant à la Rivoluzione liberale, magazine diffusé par le parti, il doit s'exiler à Vienne, de 1926 à 1935 ; après cette date, il vit à Paris jusqu'en 1943, puis rentre en Italie pour réorganiser le parti. Il est alors arrêté par la Gestapo et échappe de peu à la mort. Ministre sans portefeuille en 1944 dans le premier cabinet constitué après la Libération et présidé par Bonomi, il est ambassadeur à Paris (1945), président de l'Assemblée constituante italienne (1946) et, en 1947, secrétaire du parti socialiste. Cette dernière nomination intervient après que, s'opposant à la gauche du P.S.I. et en particulier à son leader Pietro Nenni, Saragat refuse la poursuite de la politique d'unité d'action avec les communistes ; celle-ci avait été adoptée en 1930 et réaffirmée à Toulouse en 1941. Il entraîne derrière lui, dans la scission qui intervient, une partie des socialistes italiens. Peu après, Alcide de Gasperi le fait entrer dans son cabinet comme vice-président du Conseil (déc. 1947-mai 1948). Élu député, il se voit confier le portefeuille de ministre du Commerce mais, en 1949, renonce à sa charge pour se consacrer au parti ; en 1951, il donne à la tendance socialiste qui l'a suivi le nom de Parti socialiste démocrate italien (P.S.D.I.), désignation qui souligne sa volonté de se distinguer des autres socialistes italiens et d'être indépendants des communistes. En 1954 et 1955, Saragat est de nouveau vice-Premier ministre mais démissionne pour exprimer son désaccord avec la politique adoptée par l'Italie à l'égard de l'O.T.A.N.

En 1956, Saragat préconise au sein de son parti une ouverture à gauche et laisse entrevoir la constitution d'un gouvernement socialiste au sein duquel prendraient place les gauches socialistes ; il rencontre alors Nenni, au cours de l'entrevue de Pralognan. En 1959-1960, il est ministre des Affaires étrangères dans le cabinet Segni : sa démission entraîne la chute de celui-ci. En 1963, Saragat part en guerre contre cette extravagance que constitue à ses yeux l'implantation en Italie de rampes de lancement pour fusées nucléaires. La même année, il est aux Affaires étrangères dans le cabinet Aldo Moro et voit réalisée l'ouverture à gauche qu'il préconisait. En 1964, après vingt-deux votes de ballottage, Giuseppe Saragat est élu président de la République italienne ; en décembre 1971, au terme de son mandat, il devient président du Sénat. Saragat est l'auteur de L'Humanisme marxiste (Socialismo e libertá, 1944) et de Quaranta Anni di lotta per la democrazia. Scritti e discorsi, 1925-1965 (1966).

— Paul-Jean FRANCESCHINI

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Paul-Jean FRANCESCHINI. SARAGAT GIUSEPPE (1898-1988) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Giuseppe Saragat, 1964 - crédits : Dufeto/ Hulton Archive/ Getty Images

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