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KOIRALA GIRIJA PRASAD (1925-2010)

Homme politique népalais d'origine indienne, Girija Prasad Koirala fut à quatre reprises Premier ministre du Népal (1991-1994, 1998-1999, 2000-2001, 2006-2008).

Né en 1925 à Tedi, dans l'État indien du Bihar, Girija Prasad Koirala appartient à l'une des principales familles politiques du Népal. Ses deux frères aînés ont été chefs du gouvernement népalais : Matrika Prasad Koirala en 1951-1952 puis de 1953 à 1955, et Bishweshwar Prasad Koirala de 1959 jusqu'au coup d'État du roi Mahendra, qui met fin au régime démocratique en décembre 1960. Bishweshwar Prasad et Girija Prasad sont tous deux emprisonnés à la suite de cet événement. Après sa libération, en 1967, Girija Prasad Koirala part en exil avec d'autres leaders du Parti népalais du Congrès (Nepali Congress Party, N.C.P.) et ne rentrera au Népal qu'en 1979.

En 1990, il devient l'un des chefs de file du Mouvement populaire (Jana Andolan) qui obtient la restauration de la démocratie népalaise. Élu au Parlement l'année suivante, il dirige le gouvernement jusqu'à sa chute, en 1994, provoquée par les querelles internes qui divisent le N.C.P. Désigné à la tête du parti en 1995, Koirala est de nouveau nommé Premier ministre en avril 1998. Il dirige un gouvernement minoritaire jusqu'à la fin de l'année, puis forme une coalition. À l'issue des élections de mai 1999, le N.C.P. dispose de la majorité absolue au Parlement, mais le rival de Koirala au sein du parti, Khrishna Prasad Bhattarai, est placé à la tête de l'exécutif. En mars 2000, Koirala l'évince cependant en lui retirant son soutien et le remplace au poste de Premier ministre.

Pendant ce temps, l'insurrection maoïste est montée en puissance. Koirala tente de déployer l'armée pour y mettre un terme, mais le roi Birendra, qui a succédé à Mahendra en 1972, s'y oppose. À partir de 1996, les rebelles maoïstes mettent le Népal à feu et à sang. Lorsque le prince héritier Dipendra assassine son père et plusieurs membres de sa famille le 1er juin 2001, Koirala est contraint de démissionner. Officiellement critiqué pour ne pas être parvenu à empêcher ce massacre royal, il doit en réalité son départ principalement aux mécontentements que suscite sa gestion de la guérilla ainsi qu'aux incessantes allégations de corruption. Son successeur, Sher Bahadur Deuba, est renvoyé à deux reprises par le nouveau roi autocratique, Gyanendra, frère du roi défunt Dipendra, qui prend les pleins pouvoirs le 1er février 2005. Koirala est alors assigné à résidence jusqu'au mois d'avril. Les pressions exercées par la communauté internationale et la formation d'un nouveau Mouvement populaire obligent néanmoins le roi à rétablir le Parlement en avril 2006. Koirala est alors rappelé à la tête du gouvernement. Les négociations qu'il lance avec les insurgés maoïstes sont couronnées par la signature d'un accord de paix majeur en novembre 2006.

Durant cette période d'espoir intense qui règne au Népal, Koirala intègre dans son cabinet cinq membres du Parti communiste népalais maoïste (P.C.N.-M.) le 1er avril 2007. Avec l'arrivée des anciens rebelles au sein d'un nouveau gouvernement provisoire et la suspension des pouvoirs royaux, des élections sont programmées pour désigner une Assemblée constituante qui fixera le futur statut de l'État. Les maoïstes demandent cependant l'abolition immédiate de la monarchie ainsi que l'adoption d'un scrutin proportionnel qui leur garantirait la meilleure représentation possible à l'issue des élections. Voyant leurs requêtes rejetées, ils quittent le gouvernement le 18 septembre. Koirala reporte alors sine die les élections prévues pour le 22 novembre. Le spectre d'un retour du conflit armé resurgit, et le gouvernement de Koirala est mis en difficulté. Le Premier ministre décide d'accéder aux demandes des maoïstes,[...]

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Écrit par

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Classification

Pour citer cet article

Universalis et Anne RANSON. KOIRALA GIRIJA PRASAD (1925-2010) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • NÉPAL

    • Écrit par Gilles BÉGUIN, Benoît CAILMAIL, François DURAND-DASTÈS, Universalis, Marc GABORIEAU, Luciano PETECH, Philippe RAMIREZ
    • 16 319 mots
    • 13 médias
    ...novembre 1990. En mai 1991, les premières élections générales depuis 1959 voient la victoire du Congrès népalaisà la majorité absolue et la nomination de Girija Prasad Koirala au poste de Premier ministre. L’unité qui a permis aux partis politiques de mettre un terme au régime panchayatet d’organiser...

Voir aussi