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PAPIRIA GENS

Célèbre famille romaine, la gens Papiria s'est divisée au cours de l'histoire de la République en plusieurs branches, les unes patriciennes, les autres plébéiennes. Deux de ces branches, Cursor et Carbo, ont passé à la postérité car elles ont été illustrées par des consuls et des généraux dont Tite-Live, en particulier, fait mention.

Lucius Papirius Cursor prend part à la deuxième guerre contre les Samnites à la fin du ~ ive siècle. Entre ~ 326 et ~ 313, on le retrouve cinq fois consul et, en ~ 324 et ~ 309, deux fois dictateur. Il sait qu'il est peu populaire dans l'armée : sa dureté envers ses soldats est connue. Aussi, pour entraîner ceux-ci à lutter contre les Samnites, il est assez adroit pour aller visiter les soldats blessés, engager sous la tente la conversation avec eux et s'intéresser à leur sort. Ayant gagné ainsi la confiance des troupes, il peut livrer contre les Samnites une bataille décisive. C'est à son fils Lucius Papirius Cursor, consul pour la seconde fois en ~ 272, que devait revenir l'honneur de mettre un terme à la troisième guerre samnite. Il tient à ses soldats un discours où il évoque les riches butins que leur assurera la victoire. Enthousiasmés par ces propos, les Romains massacrent les Samnites, brûlent leurs villes, et Lucius Papirius Cursor triomphe à Rome, verse au Trésor une partie du butin, tandis qu'il fait élever un temple au dieu Quirinus et l'orne des dépouilles des ennemis.

Toute différente de cette dureté, de cette morgue aristocratique, est l'attitude de la branche plébéienne de la gens Papiria, représentée par les Carbo. Ceux-ci lient leur sort au parti populaire. Caius Papirius Carbo, connu comme orateur au début de sa carrière, est l'ami des Gracques et l'un des triumvirs chargé de mettre en application les lois agraires de Tiberius Gracchus qui souhaite reconstituer la petite propriété. Tribun du peuple en ~ 131, il est pendant deux ans l'âme de la résistance démocratique au parti aristocratique. Mais, en ~ 121, après l'assassinat de Caius Gracchus, il change de camp, est nommé consul en ~ 120 et devient en ~ 119 le défenseur d'Opimius, meurtrier du Gracque. Cependant, la haine du parti aristocratique reste forte. Successivement accusé de n'être pas étranger à la mort subite de Scipion Émilien et de s'être livré à des malversations financières, Caius Papirius Carbo préfère le suicide à une condamnation à l'exil. Il laisse un fils surnommé Arvina qui, tribun du peuple en ~ 98, sera tué en ~ 82 par Sylla. Son cousin Cneius Papirius Carbo, né vers ~ 130, est l'un des partisans de Marius. Il accède trois fois au consulat en ~ 85, ~ 84, ~ 82. Il tente de s'opposer à Sylla et à ses lieutenants, parmi lesquels Pompée, qui le bat sur les bords du fleuve Aesin. Il est contraint de s'enfuir en Sicile, où Pompée le poursuit, le fait mettre à mort et envoie sa tête à Sylla.

— Joël SCHMIDT

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Écrit par

  • : diplômé d'études supérieures d'histoire, directeur de collections historiques

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Pour citer cet article

Joël SCHMIDT. PAPIRIA GENS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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