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METSU GABRIEL (1629-1667)

Né à Leyde, Gabriel Metsu est le fils du peintre Jacques Metsu, né en Flandre. Rien ne permet d'affirmer qu'il ait fait son apprentissage chez Gérard Dou. Il fut l'un des membres fondateurs de la gilde des peintres de Leyde en 1648 et reste dans cette ville jusqu'en 1654, puis s'installe à Amsterdam en 1657. Avant 1655, Metsu exécute surtout des tableaux d'histoire, comme La Femme adultère (musée du Louvre), la Résurrection de Lazare (Strasbourg), où se retrouvent d'évidents emprunts à Knupfer : dans l'allure ironique et désinvolte jointe à un sens du théâtre, dans le choix des sujets religieux (ce qui restera une rareté chez Metsu), dans l'agitation presque maniérée des personnages, dans l'emploi d'un coloris libre et vif.

Après 1650, Metsu passe résolument à la peinture de genre, qui fera sa célébrité, tout en gardant la manière enjouée et richement colorée de Knupfer : il subit alors les influences antagonistes de Gérard Dou et de Ter Borch, se plaisant à représenter dans des scènes d'extérieur et des sujets populaires, dont le plus bel exemple reste le Marché aux herbes d'Amsterdam (musée du Louvre), les légumes et les objets peints au premier plan qui montrent d'évidentes qualités de peintre de nature morte, encore plus sensibles d'ailleurs dans Le Déjeuner de harengs (musée du Louvre) de la même époque.

<it>Femme au miroir</it>, G. Metsu - crédits :  Bridgeman Images

Femme au miroir, G. Metsu

Vers les années 1660, commence une étonnante période vermeerienne avec des œuvres statiques, pures et raffinées comme le Duo (National Gallery, Londres), L'Enfant malade et surtout la Dame au virginal (musée Van den Worm, Rotterdam) et la Femme au virginal (Petit-Palais, Paris). La construction de ces tableaux est très rigide, le fond clair et les coloris plus froids. De la même veine, glaciale et correcte, on citera les fameux tableaux de la collection Beit à Blessington (Femme lisant, Servante).

Les dernières années de la riche production de Metsu sont caractérisées par une manière plus précise et plus riche dans le détail, plus froidement métallique dans le coloris, plus insistante dans le graphisme. Des affinités avec Maes sont à relever. On s'achemine ainsi vers le perfectionnisme minutieux de Werff et de Netscher, ainsi la très émouvante Crucifixion de la galerie Capitoline à Rome, pure, lisse et glacée, d'un sentiment déjà classique et italien.

— Jacques FOUCART

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Écrit par

  • : conservateur des Musées nationaux, service d'études et de documentation, département des Peintures, musée du Louvre

Classification

Média

<it>Femme au miroir</it>, G. Metsu - crédits :  Bridgeman Images

Femme au miroir, G. Metsu