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ÉCOLES CHRÉTIENNES FRÈRES DES

Congrégation religieuse fondée à Reims en 1680 par saint Jean-Baptiste de La Salle (1651-1719). Celui-ci, après des études universitaires à Reims, sa ville natale, et à la Sorbonne, avait été ordonné prêtre en 1678. L'année suivante, il apportait son aide à l'ouverture d'écoles de garçons sur le territoire des paroisses Saint-Maurice et Saint-Jacques de Reims ; bientôt, il assumait à lui seul la charge d'une troisième école. Confronté ainsi au problème de la formation des maîtres d'école, il en rassembla une dizaine en 1681 dans son propre hôtel familial avec la collaboration de ses deux frères. En 1682, le groupe, préoccupé de pauvreté, s'installa dans un autre local, tandis que Jean-Baptiste renonçait à son bénéfice de chanoine de Reims qui le faisait vivre depuis 1667.

Commencé, dès 1682, par un envoi de maîtres à Rethel, l'essaimage du groupe s'étend à d'autres villes de l'Est. En février 1688, les trois frères de La Salle prennent en charge à Paris l'« école de charité » pour garçons de la paroisse Saint-Sulpice. À partir de 1691, les membres de l'institution qui se développe font des vœux religieux. Jean-Baptiste est élu supérieur le 7 juin 1694, mais affirme si bien le caractère laïc de l'institut qu'aucune discussion ne le mettra jamais vraiment en cause. Dix-huit fondations s'échelonnent de 1699 à 1711 ; Louis XV autorise la congrégation par lettres patentes de 1724, suivies en 1725 par une bulle de Benoît XIII. Le fondateur était décédé quelques années plus tôt à Rouen, où il avait transféré en 1717 le siège de l'institut dans le faubourg Saint-Sever.

Supprimée par l'Assemblée constituante, la congrégation fut rétablie le 3 décembre 1802 par une décision consulaire et incorporée à l'Université impériale par un décret du 17 mars 1808. Elle connut un développement considérable au xixe siècle, spécialement sous l'action de Mathieu Bransiet (frère Philippe) qui dirigea la congrégation de 1838 à 1874.

L'activité des Frères des écoles chrétiennes a depuis longtemps débordé les limites de la France pour s'étendre à de nombreux pays d'outre-mer, ainsi que celles du cadre scolaire traditionnel, au profit d'œuvres d'enseignement technique (par exemple, l'École catholique d'arts et métiers de Lyon) ou de recherches pédagogiques. Il ne faut pas confondre les Frères des écoles chrétiennes avec les Frères de l'instruction chrétienne dits de Ploërmel, fondés par Jean-Marie de La Mennais (1780-1860), ni avec les Frères de l'instruction chrétienne dits de Saint-Gabriel, qui se rattachent à Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716).

— André DUVAL

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Écrit par

  • : dominicain, archiviste de la province de France

Classification

Pour citer cet article

André DUVAL. ÉCOLES CHRÉTIENNES FRÈRES DES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • JEAN-BAPTISTE DE LA SALLE saint (1651-1719)

    • Écrit par Jacques DUBOIS
    • 410 mots

    Fondateur de l'Institut des frères des écoles chrétiennes. Aîné de onze enfants, né à Reims, dans une famille de négociants et de magistrats, créé chanoine à seize ans, Jean-Baptiste de La Salle fit de longues et solides études dans sa ville natale d'abord, puis à la Sorbonne à Paris, tout...

  • ORDRES RELIGIEUX

    • Écrit par André DUVAL
    • 3 241 mots
    ...religions » répondant exactement aux normes établies, des associations se créent plus ou moins en marge, tel le groupement délibérément laïque des frères des Écoles chrétiennes. L'inadaptation du droit religieux général explique pour une part les péripéties complexes de nombreuses fondations au cours du ...

Voir aussi