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RIMAILHO ÉMILE (1864-1954)

Officier et ingénieur français, Rimailho commence sa carrière dans les ateliers militaires de Puteaux où il met au point le frein de tir du canon de 75. Il y crée également un matériel d'artillerie lourde à tir rapide. En 1913, Rimailho quitte l'armée (on le rappellera pendant la Première Guerre mondiale) et entre dans l'industrie privée. Diverses expériences (dans les chemins de fer à Nevers par exemple, auprès de l'entreprise Bat'a en Tchécoslovaquie) mais aussi les conséquences de la crise de 1929 l'amenèrent à élaborer une théorie d'organisation scientifique du travail, connue sous le nom d'« organisation à la française ». Pour améliorer le rendement, on doit intéresser les ouvriers à l'entreprise et les « rendre joyeux dans leur travail ». Cela est possible dans une société très hiérarchisée comme la France, où les familles, les métiers, les syndicats, les régions constituent autant de références et de valeurs sûres. Il suffit pour cela que l'entreprise repose sur l'association de trois groupes — direction, vente, production — qui ne soient inféodés ni au capital ni au travail. Le chef de l'entreprise est responsable devant un comité supérieur de la branche professionnelle à laquelle l'entreprise se rattache. Quant au groupe de production, il doit être composé d'équipes autonomes sur le plan de la gestion, et hiérarchisées en fonction des qualifications — seule hiérarchie capable de faire naître la confiance. Pour que cette organisation soit viable, il faut que chaque usine élabore un plan comptable lui permettant de définir les meilleurs prix de revient. Ce plan doit être associé à une connaissance parfaite de la division du travail mise en œuvre. Un plan à long terme prévoit du reste des modifications dues au progrès technique : l'usine devra mettre en place un bureau de fabrication. Elle pourra ainsi fabriquer au meilleur prix des objets de meilleure qualité dans les meilleurs délais, tout en donnant à chacun la possibilité d'une ascension vers la fortune, la qualification et l'idéal. On pourra garantir les salaires, tout en faisant accepter, par exemple, les primes de rendement et le pointage.

Rimailho a consigné ses réflexions dans quelques ouvrages : L'Organisation à la française (1935) ; Deux hommes parlent du travail, écrit en collaboration avec le syndicaliste Hyacinthe Dubreuil (1939) ; Chacun sa part (1947).

— Pascale GRUSON

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Pascale GRUSON. RIMAILHO ÉMILE (1864-1954) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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