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DECAZES ÉLIE duc (1780-1860)

Fils d'un lieutenant au présidial de Libourne (Gironde), juge au tribunal de la Seine (1805), conseiller à la cour impériale de Paris (1810), attaché à la maison de Madame Mère puis à Louis Bonaparte, Decazes prend parti avec éclat contre l'Usurpateur lors du retour de Napoléon en mars 1815 ; cela lui vaut d'être relégué pendant les Cent-Jours, mais, en revanche, de connaître une brillante carrière après le second retour du roi. Nommé préfet de police (7 juill. 1815), il obtient de faire directement ses rapports au roi, qui répugnait à voir en tête à tête le régicide Fouché qu'il avait été contraint d'accepter comme ministre de la Police. Aimable et séduisant, Decazes s'insinue dans les bonnes grâces de Louis XVIII, qui finit par lui porter un attachement extravagant, l'appelant son « cher fils », le couvrant de bienfaits, embrassant avec ardeur ses amitiés et inimitiés politiques et privées. Appelé, le 24 septembre 1815, à remplacer Fouché, il conservera le portefeuille de la police pendant toute la durée du ministère Richelieu : il s'y fait l'instrument de la politique royale tendant à combattre le parti ultra-royaliste afin de rallier les éléments hostiles à la monarchie. Il accentue encore cette politique lorsque, après la retraite de Richelieu en 1817, il devient le véritable chef du gouvernement, d'abord comme ministre de l'Intérieur, puis comme président du Conseil (nov. 1819).

Au début de 1820, voyant l'échec de sa tentative, il négocie un rapprochement avec la droite. Mais l'assassinat du duc de Berry (13 févr. 1820), dont il est rendu injustement responsable (« Le pied lui a glissé dans le sang », dira Chateaubriand), oblige Louis XVIII à se séparer de son favori, qu'il fait duc et ambassadeur à Londres. L'arrivée au pouvoir des ultras, en décembre 1821, met fin à sa carrière politique, bien qu'il siège à la Chambre des pairs jusqu'en 1848. Le centre métallurgique de Decazeville est sa création.

— Guillaume de BERTHIER DE SAUVIGNY

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Pour citer cet article

Guillaume de BERTHIER DE SAUVIGNY. DECAZES ÉLIE duc (1780-1860) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • RESTAURATION

    • Écrit par Philippe SUSSEL
    • 7 035 mots
    • 2 médias
    ...honnête, excellent administrateur (il avait fait ses preuves en Russie, comme gouverneur de la Crimée), mais inapte à manœuvrer une assemblée politique. Lorsque le ministre de la Police Élie Decazes présenta à la Chambre, au début de 1816, un projet de loi d'amnistie qui exilait les Bonaparte et les conventionnels...