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DÉVALUATION POINCARÉ

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La France connaît un regain d'inflation au lendemain de la Première Guerre mondiale. L'augmentation des prix, constante, a été alimentée par la spéculation contre le franc, elle-même liée à la faible confiance des détenteurs de capitaux à l'égard des gouvernements et de leur capacité à stabiliser la monnaie. La chute du franc sur le marché des changes précède ainsi la hausse des prix intérieurs. Le recul du franc s'accentue brutalement quand la droite française, au printemps de 1924, avec l'appui des banques anglo-saxonnes, joue la crise monétaire contre le gouvernement du Cartel des gauches. La livre, qui valait 100 francs en 1924, atteint 243 francs en juillet 1926, date à laquelle le Cartel éclate, ce qui permet le retour de Poincaré au pouvoir. Le franc, qui a perdu près des neuf-dixièmes de sa valeur par rapport à la livre, se stabilise dès l'automne de 1926, mais la dévaluation est retardée jusqu'en juin 1928. L'opposition entre « réévaluateurs » du franc (Poincaré lui-même, la droite conservatrice, les radicaux et les communistes) et les « dévaluateurs » (les entreprises modernes et exportatrices, la C.G.T. qui craint le chômage) reste longtemps indécise. L'exemple de la crise britannique conduit à la dévaluation, qui est très forte : le franc est ramené au cinquième de la parité or qui le définissait depuis 1803. Il s'agit en fait d'une légère sous-évaluation du franc qui soutient les exportations et explique l'afflux de capitaux en France.

— Francis DEMIER

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Francis DEMIER. DÉVALUATION POINCARÉ [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009