Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

DAILY MIRROR

Quotidien britannique publié à Londres. Fondé par lord Northcliffe, en 1903, pour un public de femmes et entièrement rédigé par des femmes, le Daily Mirror représente une tentative qui échoue au bout de trois mois. Dès le début de l'année suivante, le Mirror se transforme en quotidien pour hommes et femmes, rempli de photos (les premières sont celles de la marine japonaise préparant la guerre russo-japonaise). Le succès est acquis dès ce nouveau départ. La formule selon laquelle un journal doit devancer les événements est restée celle du Daily Mirror. Le style de journalisme adopté est des plus agressifs, caractérisé par un ton à la fois péremptoire et racoleur et par du bon sens. Northcliffe est, à son époque, le plus grand journaliste populaire : il s'est préoccupé de tous les aspects de la production du journal (il était également propriétaire du Daily Mail et du Times). Il s'est passionné pour les nouveautés techniques et il a joué un grand rôle dans l'évolution de la presse britannique.

Le neveu de Northcliffe, Cecil King, entre au journal par la petite porte en 1926, mais son ascension est rapide. À partir de 1930, sous l'influence grandissante de King, le Daily Mirror cesse d'être un journal conservateur et populiste pour adopter progressivement un ton plus socialisant et plus critique à l'égard des classes dirigeantes. C'est sous l'impulsion de King et de l'équipe qu'il constitue autour de lui que le Mirror s'opposera, en 1938, au pacifisme et au courant favorable aux accords de Munich. Le Mirror joue également un rôle important dans la victoire éclatante des travaillistes aux élections de 1945.

Durant les deux gouvernements de Harold Wilson, de 1964 à 1970, King, devenu président du journal, s'efforce d'influer sur la politique du gouvernement, notamment en faveur de l'adhésion de la Grande-Bretagne au Marché commun. Son succès est mitigé, et, tout comme The Times, le Mirror devient progressivement plus hostile envers Wilson, sans pour autant glisser dans le camp conservateur. Le quotidien, de façon caractéristique, demeurera proche des électeurs de Labour.

Grâce aux bénéfices énormes provenant de l'exploitation du Mirror (son tirage d'environ 5 000 000 exemplaires, en 1964, en fait l'un des plus grands de la presse mondiale), King et ses associés se lancent dans la construction d'un des plus grands empires de presse du monde : International Publishing Corporation, passé en 1970 sous le contrôle de Reed International. Racheté en 1984 par Robert Maxwell, le quotidien est, depuis 1999, la propriété du groupe Trinity Mirror, éditeur de nombreux journaux régionaux. Sa diffusion (1,7 million d'exemplaires au milieu des années 2000) s'est beaucoup réduite.

— Rupert SWYER

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Rupert SWYER. DAILY MIRROR [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BANDE DESSINÉE

    • Écrit par Dominique PETITFAUX
    • 22 913 mots
    • 15 médias
    En Grande-Bretagne, les quotidiens populaires accordent une large place à la bande dessinée. Deux séries du Daily Mirror sont passées à la postérité : durant la Seconde Guerre mondiale, Jane, jeune femme que dessine Norman Pett (1891-1960) depuis 1932, retient l’attention à la fois pour son patriotisme...

Voir aussi