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CORDAY MARIE ANNE CHARLOTTE CORDAY D'ARMONT dite CHARLOTTE (1768-1793)

Arrière-petite-nièce de Corneille, sœur d'un officier au régiment de Normandie, Charlotte Corday quitte à vingt-trois ans le domicile paternel d'Argentan, se fixe à Caen chez une vieille parente, veuve du trésorier de France, Coutellier de Bretteville ; elle s'intéresse à la politique, s'abonne au journal de Perlet, lit Le Courrier des départements, édité par Gorsas, et des libelles. Indignée des outrances de Marat, le « massacreur de Septembre », elle lui reproche de pousser à la guerre civile pour devenir dictateur. Après le 2 juin 1793, elle rend visite aux députés girondins proscrits et s'enthousiasme pour l'ardeur des Caennais qui s'enrôlent pour aller délivrer Paris des « anarchistes ». Elle veut intervenir au ministère de l'Intérieur pour une amie émigrée, parente de Barbaroux ; elle fait une demande d'introduction, et obtient une lettre pour le député Duperret, ennemi juré de la Montagne. Munie de 140 livres en assignats, de 50 écus et de 25 écus de 6 livres, somme énorme, elle part pour Paris le 8 juillet 1793, afin de tuer Marat. Elle y arrive le 11 juillet, descend à l'hôtel de la Providence, voit plusieurs fois Duperret, se rend avec lui au ministère de l'Intérieur ; mais elle ne désire pas tuer le ministre, Garat — quoique celui-ci ait pu en penser par la suite — car elle ne le juge « pas assez dangereux ». Le 13, à 8 heures, elle achète un couteau de 40 sols au Palais-Royal, se fait conduire à 11 heures chez Marat, mais n'est pas reçue ; elle y retourne le soir : de son bain, Marat dit de la faire entrer ; elle apporte des nouvelles du Calvados, donne les noms des députés présents à Caen et, comme Marat lui dit qu'ils seront guillotinés, elle lui plonge son couteau dans la gorge. Immédiatement arrêtée, elle est interrogée par le commissaire de police. Transférée à l'Abbaye, elle est traduite devant le Tribunal révolutionnaire qui la condamne à mort, et elle est exécutée le 17 juillet. Charlotte Corday a toujours affirmé, au cours de ses deux interrogatoires, avoir agi seule et n'avoir parlé de son projet à « âme qui vive ».

— Jean-Michel LÉVY

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Jean-Michel LÉVY. CORDAY MARIE ANNE CHARLOTTE CORDAY D'ARMONT dite CHARLOTTE (1768-1793) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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