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STOCKHOLM CONFÉRENCE DE (1972)

La conférence des Nations unies sur l'environnement humain (C.N.U.E.H.), première du genre, s'est tenue du 5 au 16 juin 1972. Plus connue sous le nom de Conférence de Stockholm, elle représente une étape majeure dans l'émergence de politiques d'environnement à l'échelle nationale et internationale, et dans l'avènement du développement « durable » ou plutôt « soutenable » (en anglais, sustainable). Elle catalyse la rencontre, sinon le choc, entre la montée fulgurante des problématiques environnementales, qui s'impose au milieu des années 1960, et le durcissement des exigences en matière de droit au développement, émanant du bloc de pays alors défini comme le Tiers Monde.

La conférence – dont l'initiative revient à la Suède – s'est déroulée dans un contexte de tensions internationales très fortes (guerre froide, guerre du Vietnam, poursuite décriée des essais nucléaires français et chinois, dictatures en Amérique latine...). La plupart des pays de l'Est se retireront in extremis, pour contester la représentation de l'Allemagne par la seule R.F.A. (République fédérale d'Allemagne), l'Union soviétique ayant pourtant été très présente dans la phase préparatoire. Mais surtout, une vraie menace, qui aurait pu conduire à l'annulation de l'événement, fut un temps brandie par les pays du Tiers Monde, la défense de leur développement industriel étant le point central d'achoppement.

La conférence de Stockholm, loin de se contenter de traiter des problèmes de pollution et de conservation de la nature, va faire place à deux autres thèmes majeurs : les « établissements humains » (question des habitats humains) et « environnement et développement ».

La conférence a finalement abouti à une série importante de textes. La Déclaration (26 principes) constitue un socle historique dans la définition progressive du développement durable, quinze ans avant le rapport de la commission Brundtland. C'est un document très politique qui pose le droit de tous à un environnement de qualité. Les 113 pays représentés l'ont adoptée à l'unanimité, sauf la Chine, pourtant impliquée pour la première fois dans une négociation globale aux Nations unies et en ayant obtenu un substantiel remaniement. Un vaste plan d'action en 109 points a également été voté, couvrant trois grands domaines : évaluation et surveillance (Earthwatch – « vigie de la Terre ») ; gestion de l'environnement dans ses multiples composantes (développement urbain, population, mers et océans, réduction des toxiques en agriculture, patrimoine culturel, etc.) ; mesures de soutien (éducation, information, réorganisation des agences onusiennes, financement, coopération, etc.). Des résolutions séparées sont venues compléter ces textes.

Cette conférence a eu un rôle essentiel de catalyseur politique et institutionnel : lancement de toute une série de conférences internationales, mise en place de nouvelles conventions, multiplication des ministères de l'Environnement et autres instances, sensibilisation aux questions environnementales des institutions de développement (O.M.S., F.A.O....), jusque-là très réticentes. Elle a conduit à la création du Programme des Nations unies pour l'environnement (P.N.U.E., 1972), dont la conversion en Organisation mondiale de l'environnement (O.M.E.) fait aujourd'hui l'objet de débats, ainsi que celle d'un Fonds mondial pour l'environnement. Elle a enfin incité les pays à promouvoir des projets pilotes d'« écodéveloppement ».

— Christian GARNIER

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